Je conseille aux anglophones
l'excellent essai de Alex on Autos, qui produit à mon avis l'une des meilleures revues de nouvelles voitures sur le Web (à noter beaucoup d'hybrides dans ses essais, dont il est fan). C'est certes réalisé dans un contexte américain, mais beaucoup d'éléments restent transposables à notre continent.
On a l'impression qu'avec la motorisation 2,5 l, le HSD de Toyota atteint sa plénitude : confort sonore, reprises convaincantes en cas de besoin, et excellente consommation par rapport à ses concurrentes. Nul doute que ce nouveau RAV4 hybrid va capter une part non négligeable de la clientèle de la Prius, et plus généralement du 1,8 l HSD, lors de son renouvellement, mais aussi de la clientèle de plus en plus massive de SUV de même catégorie, en très grande majorité diesel.
C'est peut-être la raison pour laquelle que Toyota a sorti récemment trois modèles équipés de la motorisation 2,5 l (NX 300h, RC 300h, RAV4 Hybrid, constituant, exceptée la Prius 4, la totalité des nouveautés hybrides du groupe.
Ce qui m'embête un peu là dedans, c'est qu'aucun ne répond (ou à peine pour le RC qui porte bien son nom
) aux critères du bonus écologique. Il semblerait
qu'un des objectifs majeurs initiaux de l'hybridation de Toyota, à savoir limiter les émissions de CO2
en valeur absolue est en train d'être oublié.
En effet, prenons les consommations du
Lexus NX 300h sur spritmonitor : on en est à 7,35 l/100 km. Nul doute que c'est très bien par rapport à ses principaux compétiteurs SUV de même segment, mais cette valeur est à peu près la
consommation moyenne des Peugeot 205 essence (incluant donc les GTI), véhicule très populaire sorti en 1983 suite au deux premiers chocs pétroliers. Où est le progrès en 30 ans en terme d'émissions de CO2 ?
Il me semble donc que Toyota est en plein
effet rebond, bien évidemment totalement consenti. En effet,
les SUV, qui sont en train de devenir les rois du marchés en Europe, permettent aux constructeurs de faire plus de profit par véhicule vendu. Pas étonnant dès lors que ce soit ces constructeurs qui ait lancé la mode, à commencer par Toyota avec son RAV4 (comme le rappelle très justement parkerbol dans sa niouse), puis en la développant à marche forcée (tout en disant répondre à la demande, alors qu'ils la suscitent)...et en s'asseyant au passage, sur leurs bonnes résolutions d'il y a une décennie (deux décennies pour Toyota).
Décidément, l'industrie automobile et sa clientèle ont la mémoire courte. Tout le contraire de notre atmosphère qui elle, se souviendra pendant longtemps des énormes quantités de CO2 que nous continuons à y injecter, et
commence à nous le rappeler avec insistance (pour les non anglophones : la limite des +2°C par rapport à l'ère préindustrielle (objectif de la COP21), vient d'être frôléee pour la première fois
dans l'hémisphère nord en février 2016).