Je ne suis pas d'accord pour que les contribuables participent au financement de véhicules ou de recharges qui ne serviront qu'à une partie déjà aisée de la population.
Il y a d'autres moyens pour des pouvoirs publics forts de créer un contexte favorable à l'émergence d'une saine concurrence sans pour autant parler de nationalisation ou de subventionnement d'opérateurs existants.
Par exemple, les freins à l'apparition d'acteurs disruptifs du marché sont importants : investissements nécessaires importants, lenteurs administratives pour les obtentions de travaux, impossibilité de mutualisation de coûts avec d'autres opérateurs (le principe du MVNO si vous voulez une analogie).
Face à cela, les pouvoirs publics peuvent tout à fait mettre en place des politiques :
- prêts institutionnels
- incitations fiscales à l'investissement dans des societés opératrices
- simplification des procédures pour obtenir des autorisations réglementaires
- encadrement des loyers fonciers pour occupation de l'espace (principalement sur les aires d'autoroute)
- mise en place d'un contexte législatif qui permette une mutualisation d'abonnement électrique (ou que sais-je...)
Bref, avant de parler de subventions, faut déjà réflechir à dynamiser le marché, et clairement y a du boulot, surtout que le marché est tout juste émergent, sans encore avoir eu sa phase de concentration.
Les français se rendent enfin compte que l'électricité n'est pas gratuite et c'est une bonne chose. Pendant un temps, tout le monde s'est jeté sur ces véhicules en se disant que tout ça était gratuit
"je vais recharger chez mon employeur"
"à ikea"
"en face de la mairie"
Et tout ça gratuitement, au frais des entreprises et des contribuables. Pour encore une fois une partie de la population qui aurait tout à fait les moyens de payer un plein d'essence...
C'est un calcul à vue courte. Aujourd'hui, il est avant tout important que le parc automobile soit renouvelé par des voitures émettant très peu de CO2. Le VE est aujourd'hui (dans l'attente d'une hypothétique production industrielle de voitures à pile à combustible d'ici 20 ans) le meilleur raccourci pour nous permettre d'obtenir ces résultats (car le PHEV est malheureusement trop dépendant de son utilisation pour être peu émetteur).
Vouloir aujourd'hui rationnaliser le VE alors qu'il n'est pas en phase de maturité me parait une terrible idée, à même de couper tout élan pour que le marché décolle.
Dans 20 ans, on aura peut-être des batteries efficientes et des moteurs qui consommeront 10 fois moins de Kw/100. Certes. Mais c'est aujourd'hui que le futur se construit et l'urgence est là, en attendant d'hypothétiques jours meilleurs. Autrement dit, le mieux est l'ennemi du bien.