Nécessairement l’IA va devoir évaluer et noter les différentes possibilités pour faire son choix, et pour noter il va falloir qu’elle attribue un poids à la vie de chaque personne.
Pourquoi vouloir absolument faire raisonner la voiture autonome comme un conducteur humain ... ne raisonne en fait jamais en "live", mais uniquement a priori ou a posteriori..? La programmation ne doit pas forcément hiérarchiser les vies des individus, c'est juste une spéculation. En revanche, cette programmation doit pouvoir en permanence prendre en compte toutes les éventualités, ce que ne peut pas faire un cerveau humain, et faire tourner en permanence, et plusieurs fois par seconde l'instruction que l'on pourrait résumer par ;" Que ferais-je si ... ? (La voiture se déporte, le gars à droite grille le stop, le piéton sur le trottoir traverse sans prévenir....).. et avoir pour chacune de ces questions soit une réponse adaptée, soit adapter sa route et sa vitesse pour pouvoir avoir une réponse adaptée. Mais effectivement, la voiture autonome ne pourra pas toujours empêcher qu'on lui rentre dedans, mais pourra en dernier ressort faire en sorte de protéger au mieux ses occupants, et en particulier en adaptant sa vitesse aux circonstances, et à la possibilité d'une collision, en freinant par exemple, de manière à ce que la vitesse soit inférieure à celle au dessus de laquelle ses occupants risquent des blessures graves. D'où la nécessité de vitesses réduites, car il est impossible d'avoir ce résultat en continuant à rouler à 110 sur des routes à double sens, alors qu'à 70 on arrive très vite sur quelques dixièmes de secondes de freinage à une vitesse inférieure à celle du test EuroNcap.
C'est là qu'est le sens du concept "zéro mort" des Suédois, éviter autant que faire se peut les accidents, mais accepter aussi qu'on ne pourra les éviter tous, et donc faire en sorte que ceux qui se produiront ne soient pas générateurs de blessures mortelles ou même seulement graves, d'où aussi la nécessité de fixer des vitesses limites sur les différents réseaux qui correspondent à des seuils en dessous desquels un choc reste "acceptable". Comme en plus on sait que malgré les limitations, il y aura toujours des conducteurs qui n'en tiendront pas compte, il faut aussi rendre sinon impossible, du moins inconfortable, ou encore difficile, ou onéreux, ou inutile de dépasser ces vitesses ( gendarmes couchés, coussins berlinois, chicanes, rond-points, radars, radar tronçons...).