Désolé, mais non seulement tu spécules en prétendant que le FAP sur le 2.0 serait indispensable pour lui permettre de respecter les normes, mais en plus tu dis bien n'importe quoi à propos des "mazouteux".., car au début des années 2000, PSA a bien commencé à installer des FAP sur ses HDI alors que rien ne le lui imposait encore... Par ailleurs, dès les débuts du HSD, les Prius anticipaient de beaucoup les futures normes antipollution sans aucune obligation alors.
Pour en revenir au 2.0 litres HSD, comme le dit pf78, l'injection directe n'est mise en oeuvre que dans les phases demandant beaucoup de puissance, il est donc parfaitement possible que ce moteur puisse suivre le cycle imposé pour les normes en restant en fonctionnement Atkinson et injection indirecte. En réalité, seuls les ingénieurs de Toyota savent si leur 2.0 aurait pu ou pas se passer du FAP, d'un point de vue règlementaire.
Mais pour autant, il n'y a pas que la gratuité du geste dans l'anticipation des normes à venir, car ce faisant on met la pression sur les concurrents, et on est en position de force vis à vis des pouvoirs publics pour leur en faire adopter de nouvelles, qui nous conviennent, tout en enquiquinant un peu la concurrence.
Ah ah ah. Voilà pas qu'il faudrait remettre un premier prix de vertu à PSA pour avoir développé et installé le FAP bien avant qu'il ne devienne obligatoire.
PSA dont un patron n'hésitait pas à mettre un mouchoir blanc à l'échappement de ses diesels pour faire la démonstration de leur innocuité.
PSA dont un responsable de la recherche n'hésitait pas à affirmer que l'air était plus pur à la sortie d'échappement de ses diesel qu'en entrée moteur.
Encore faudrait-il se rappeler pourquoi PSA et d'autres ont développé le FAP et l'ont proposé avant qu'il ne devienne obligatoire (sur une partie et non pas toute leur gamme, et souvent en option, la même motorisation pouvant être proposée avec ou sans) : visait-il à dépolluer efficacement ou à endormir le législateur et les clients alors que les premières menaces sérieuses planaient sur un business lucratif...et mortifère.
C'est bien évidemment sous différentes formes de pression que l'industriel se bouge ou fait mine de bouger, y compris la pression réglementaire car une norme n'a pas besoin d'être effectivement en vigueur pour avoir des effets incitatifs...la perspective d'un durcissement des règles à moyen terme suffit souvent à faire bouger les lignes. La crainte que ce durcissement ne remette en cause leur business et/ou n'aille au-delà des efforts de recherche et d'innovation qu'ils sont prêts à consentir, peut les inciter à prendre les devants histoire de dire au législateur "
vous voyez bien qu'on n'a pas besoin de vous pour nous inquiéter des problèmes dont nous sommes à l'origine, on s'en charge nous-mêmes". L'auto-régulation en quelque sorte. Dont on voit bien qu'elle ne marche dans aucun domaine.
Encore faudrait-il aussi se rappeler que ce système a été développé en toute connaissance de cause de l'industriel concernant ses limites : performances de dépollution dans les conditions d'homologation se dégradant considérablement dans les conditions réelles d'utilisation et avec le vieillissement.
Sans compter que non contents de nous vanter ses vertus en termes de dépollution, les constructeurs continuaient à nous vendre du diesel avec l'argument d'une solidité et d'une fiabilité à l'image des diesels vendus 20 ans plus tôt, alors que leur complexification, notamment en matière de dépollution, allait de paire avec une fragilisation.
Encore faudrait-il également se rappeler qu'en même temps que ses ingénieurs planchaient (et planchent encore et toujours) sur le développement de nouveaux systèmes de dépollution (à moins qu'il s'agisse de nouveaux systèmes d'enfumage), l'entreprise exerçait (et continue d'exercer) un fort lobbying pour faire enterrer les études qui depuis longtemps soulignent la nocivité du diesel.
Libre à toi d'apprécier l'histoire que te raconte PSA, et les autres, selon laquelle ils seraient les chevaliers blancs de la dépollution du diesel et d'y voir des efforts spontanés et altruistes des industriels. Concernant le diesel, l'histoire montre que plus qu'un effort de dépollution de la part des industriels, il y a des efforts désespérés pour sauver coûte que coûte la poule aux oeufs d'or en y collant des rustines plus ou moins efficaces, au fur et à mesure que la pression de la société sur les questions environnementales et de santé augmente.
Et pour en revenir au FAP de la motorisation 2.0HSD, si Toyota a fait ce choix ce n'est assurément pas pour flatter l'égo écolo des acheteurs. Il y a sûrement une meilleure raison à cela, un impératif (cf. posts de LexusDelta & SergeKara).
D'ailleurs bizarrement Toyota est tellement fier de faire mieux que le strict nécessaire en termes de dépollution en dotant sa motorisation d'un FAP, qu'il n'y a pas un mot à son sujet dans leur dossier de presse. A moins que l'évocation du FAP ne fasse se poser trop de questions au client....
Quant au lancement de la Prius qui traduirait là encore la volonté de Toyota de laver plus blanc que blanc et de s'emparer de façon très philanthropique des problèmes de pollution & santé, il y avant tout une démarche commerciale visant à se démarquer des autres constructeurs et à tirer son épingle du jeu en se constituant une niche monopolistique lucrative, alors que ses concurrents faisaient souvent aussi bien voire beaucoup mieux que Toyota dans tous les domaines, et que, sauf à se réinventer, la marque n'avait plus beaucoup d'arguments pour continuer à vendre.