ouaip.... après la mode du SUV, sa critique devient tendance... pour ne pas dire tendancieuse.
Il ne fait aucun doute que l'environnement et les conditions de circulation et de stationnement vont pâtir de cet engouement.
Je vais quand même soulever mes questions:
Doit-on reprocher aux clients de se tourner vers ce type de véhicule ou aux fabricants d'en susciter le besoin en tarissant tout possibilité d'alternative?
Le "besoin" né dans les années 80 de se sentir plus en sécurité avec un véhicule surélevé de masse plus importante a-t-il brusquement disparu au profit d'un narcissisme de petites bites qui veulent se faire plus grosses dans un plus grand caleçon?
Les habitués au monospace, genre inventé dans les années 70 par Renault-Matra, doivent-il, faute d'une offre rabougrie, retourner au break, ou se contenter d'un utilitaire rebaptisé "ludospace" pour bénéficier d'une situation élevée participant au plaisir de voyager les yeux ouverts sur l'environnement , la soute pleine d'objets destinés à en jouir (vélo, randonnée, sports de glisse etc.)?
Que dit-ton de l'encombrement et de la consommation des derniers monospaces existants sur le marché, par rapport aux berlines (certes), breaks, mais aussi SUV équivalents , d'une même marque parfois, de même motorisation le plus souvent?
Je n'ai vu aucun commentaire aussi désobligeant à propos de cette espèce en voie de disparition du marché, ni concernant les ludospaces ou fourgons aménagés pour les familles.
Les commentateurs semblent ignorer un paradoxe bien plus explicatif: le développement d'une société du loisir multipliant les raisons de rouler et l'essor de la gadgetisation, offrant plein de nouveaux matériels de loisirs pour tous les âges, tous plus ou moins encombrants, en destination d'une Mère Nature dont le succès et la fréquentation sont proportionnels aux messages qui en vantent la beauté et la rareté, paradoxalement, pousse à la fréquenter de plus en plus assidument, au détriment de plages bronze-cul ou des boulevards de poudreuse où se pressent les veaux citadins en quête de hâle d'hiver.
Tout ça pour déplorer la mauvaise foi des commentateurs, aidés en cela par une industrie qui pense plus à ses marges qu'à respecter un éventuel cahier des charges environnemental rigoureux.
On peut se réjouir, au contraire que les progrès techniques, l'hybridation, l'électrification des véhicules limitera les dégâts.
On peut souhaiter que les législateurs s'inspirent d'autres pays plus en avance, taxant de façon plus dissuasive les véhicules les plus encombrants, les plus gourmands, les plus polluants de la feuille à la route, forçant les constructeurs à investir ou réinvestir des marchés de niche (fiscale) plus vertueux.
Enfin, désigner indistinctement sous le terme de SUV, des véhicules d'un genre devenu tellement étendu tant au plan des dimensions que des motorisations procède moins d'une analyse rigoureuse que d'une posture de frustré bas de cul en fond de caisse....