Le sujet des gilets jaunes

Est-ce que vous approuvez le mouvement des gilets jaunes ?

  • Oui

    Votes: 21 26.6%
  • Non

    Votes: 31 39.2%
  • Les raisons mais pas la façon de faire

    Votes: 25 31.6%
  • Je ne sais pas trop

    Votes: 2 2.5%

  • Nombre total d'électeurs
    79
Statut
N'est pas ouverte pour d'autres réponses.
Je rappelle tout de même à ceux qui l'auraient oublié que, pour le centre d'observation de la société, le seul de pauvreté pour une famille de 4 personnes est établi à 1963 euros. C'est tout de même pas pour rien.
Pauvreté sûrement mais pas revenus dans le cas précédent.
 
On voit bien que l'immobilier pompe pas mal le budget comme j'avais dit précédemment.
L'immobilier c'est, je suppose, le crédit + taxes d'habitation et foncière soit 480 en tout. On est au quart des dépenses totales, ce qui me parait plutôt bas.
Je ne pense pas que la rubrique "maison" soit de l'immobilier, à moins que ces gens ne mangent pas, ne s'habillent pas, et nettoient tout à l'eau ?
 
Je pense que la feuille servait à montrer l'ampleur des charges fixes. Du coup il leur reste plus grande chose pour acheter à manger.
 
Ok Hortevin Hortevin , c'est possible. Et le crédit, ce serait donc pour la voiture ? Ils auraient dû mettre crédit auto dans ce cas.
Au fait, et le carburant ? Ils le mettent où ? Même chose que la nourriture, il n'est pas là car ce ne sont pas des charges fixes ?
 
  • Like
Reactions: Hortevin
Pour moi la feuille est "bidon" dans le sens chiffres plus ou moins de tête sans réfléchir et chercher les vrais chiffres (sauf peut-être le 712 qui n'a au moins pas l'air inventé).
 
Je pense que beaucoup de familles défavorisées sont incapables de gérer leur budget devant les 'pressions sociétales'. Pour eux il n'est pas question de montrer à son voisin qu'on est dans la mouise, ça ne se fait pas, c'est la honte.Et donc on assiste dans ses milieux à une surenchère de 'conneries' très bling bling ( Écrans plats, Aillefone, abonnements divers, tuning etc....) censés être des marqueurs de confort et de bonheur selon les canons de la publicité, d'autant plus que la misère affective s'ajoute bien souvent à la misère financière. Cela est quasiment 'obligatoire' pour ne pas être la risée du quartier, mais c'est au détriment de choses plus importantes comme la nourriture.
Bien que comptant désormais parmi les riches, je cotois encore souvent ce milieu car j'en viens et nombre de ma famille est encore 'la bas'.
 
Dernière édition:
Je pense que beaucoup de familles défavorisées sont incapables de gérer leur budget devant les 'pressions sociétales'. Pour eux il n'est pas question de montrer à son voisin qu'on est dans la mouise, ça ne se fait pas, c'est la honte.Et donc on assiste dans ses milieux à une surenchère de 'conneries' très bling bling ( Écrans plats, Aillefone, abonnements divers, tuning etc....) censés être des marqueurs de confort et de bonheur selon les canons de la publicité, d'autant plus que la misère affective s'ajoute bien souvent à la misère financière. Cela est quasiment 'obligatoire' pour ne pas être la risée du quartier, mais c'est au détriment de choses plus importantes comme la nourriture.
C'est drôle parce que tu aurais remplacé familles pauvres par "familles très riches" tout ton discours tient aussi la route. Humour humour...
 
C'est vrai hortevin, mais comme je le disais plus haut, les riches sont censés être plus intelligents ( n'est ce pas pour cela qu'ils sont plus riches?) ils n'ont donc besoin de personne pour les défendre.
 
  • Like
Reactions: Pulsar_76
Pour l'eau, je ne suis pas plus choqué que cela.
Cela dépend du fournisseur, eh oui les prix ne sont pas fixes.
Chez moi, en campagne avec peu de densité sur les station d'épuration, on paye plus de 60€ par mois, et nous sommes 3 dont un enfant de 2 an, autant dire qu'il consomme rien.
Pour le reste en effet cela me paraît cher au rapport de ce que nous payons en assurance immo et véhicule pour notre grande maison + piscine.

C'est ce que j'expliquais à ma femme.
Tu peux bien gagner autant d'argent que tu souhaites, tu sera toujours limite en fin de mois car on adapte son train de vie à ces finances.

Vous pensez qu'il y a beaucoup de famille avec 7000 de revenu mensuelle qui vont vivre dans un appartement à 700€ par mois ?
(hors région parisienne dans mon exemple)

Et non, inconsciemment on adapte ses dépenses, son confort à ses revenus.

C'est pour ça que ce mouvement regroupe toute les classes.
Même le chef d'entreprise en audi q7 est finalement un peu juste en fin de mois..
 
  • Like
Reactions: Hortevin
Ya aussi le fait que quand t'as 1 gamin et que tu gagne 1900 euros par mois pour 3 personnes, ben tu ranges ton matos et t'en fait pas un 2ème.

D'ailleurs, avec ce salaire là, j'en ferais même pas un premier, c'est la meilleure façon de se mettre dans la merde. M'enfin heureusement que mes parents n'ont pas réfléchi comme moi sinon je ne serais pas là aujourd'hui :p. (Mais c'est aussi en partie grâce aux aides multiples que j'en suis là...)

Le budget me parait pipeau aussi, mais en plus, ce que personne ne voit, c'est que le gamin, quand il aura 18 ans, il va être limité car ses parents ont eu la bonne idée d'en faire 2 et qu'ils seront incapables de leur payer des études convenables, et c'est bien ça qui coûte le plus cher, bien plus que l'eau et le budget assurances...
 
Le soucis, c'est que tout le monde trouverait malsain de voir une star du foot se plaindre parce que sa Ferrari consomme trop, que ses nombreuses résidences secondaires lui coûtent trop en entretien ou que son banquier l'a arnaqué avec un placement à 15% qui lui a fait perdre des millions.

Par contre, on trouve normal qu'un mec qui gagne 1500 euros net par mois vienne dire qu'il lui reste rien à la fin, sans même essayer de regarder où part le pognon.
 
Pour info il y a un très beau reportage dans Le Monde concernant les gilets jaunes, fait par une grande reportrice Florence Aubenas:
« Gilets jaunes » : la révolte des ronds-points

7372544_3oT1WBnWkl-UjCe0Q9M3xLhV.jpg

Voici quelques extraits, n'hésitez pas à me demander en MP pour la version complète si vous êtes pas abonnés:

Dorothée, 42 ans, monteuse-câbleuse, 1 100 euros net, est l’une des deux porte-parole des « gilets » de Marmande. « Ça faisait des années que je bouillais devant ma télé, à me dire : “Personne ne pense comme moi, ou quoi ?” Quand j’ai entendu parler des “gilets jaunes”, j’ai dit à mon mari : “C’est pour moi.” »

Un « gilet jaune » passe parmi eux avec des gâteaux sur un plateau. Installée depuis peu dans la région, Cécile se présente : « Je suis une vilaine mélenchoniste. Je suis zadiste, j’ai fait Notre-Dame-des-Landes. » Des cèpes poussent dans sa cuisine, elle a son propre potager. Demain, le 8 décembre, un samedi annoncé « noir », elle compte manifester à Paris. « Ce sera violent, mais le monde a besoin d’images de violence pour se réveiller. Il faut un référendum pour renverser Macron. »
Trois lycéennes parlementent : « C’est très dangereux, madame, Marine Le Pen va passer. Vous êtes dans le Lot-et-Garonne, il y a une majorité de personnes blanches qui vivent là depuis des générations. » Cécile, abasourdie : « Tu ne veux pas destituer Macron ? » Les lycéennes : « Vous ne venez pas de province, vous ne comprenez pas. »

« Au début, on ne savait pas où on mettait les pieds », raconte une retraitée. Des gens arrivaient de partout, seuls en général, sans se connaître, pas très sûrs de rester. Personne n’osait vraiment se parler, certains n’ont rien dit pendant longtemps, dos courbé dans un coin. On les a vus peu à peu se redresser.
Et puis, que s’est-il passé ? Comment tout le monde s’est soudain retrouvé à déballer devant de parfaits inconnus – « Des gens à qui on aurait marché dessus chez Leclerc à peine deux semaines plus tôt, sans les saluer » – les choses les plus profondes de sa vie ? Des choses si intimes qu’on les cachait soigneusement jusque-là, « sauf parfois entre amis, mais c’était gênant ».

Fabien attend un coup d’Etat militaire, « restaurer la discipline et le respect ». Un autre est sûr qu’Emmanuel Macron va lever une armée de migrants, « qui sont tous des guerriers », pour mater les pays récalcitrants dans l’Union européenne. Cette armée pourrait finir par le renverser. Chacun s’écoute sans broncher, personne ne contredit personne. « On va vers la troisième guerre mondiale », conclut quelqu’un. Puis ça rigole quand même. « Vous vous imaginez dire ça à table, en famille ? Tout de suite, ça déraperait. »

Chacun a son histoire, toujours très compliquée, mais toutes se ressemblent au fond, un enchevêtrement de problèmes administratifs, de santé, de conditions de travail. Pris à part, chacun des éléments paraît logique, voire acceptable, mais placés bout à bout, ils finissent par former une infernale machine à broyer.

A la ronde, deux autres ronds-points sont aussi occupés, chacun avec son identité et sa cahute : celui du Leclerc est le plus gros, la vitrine locale du mouvement, le rond-point VIP, baptisé « le QG ». Là se brassent les nouvelles, vraies ou fausses. Bruxelles ne veut plus d’agriculteurs en France, vous êtes au courant ? Les banques vont faire faillite, l’argent sera bloqué, retirez tout ce que vous avez. Quelqu’un a vu l’adjudant de la gendarmerie, celui qui est beau gosse ? Le seul sujet dont personne ne parle, c’est le moratoire pour la taxe sur les carburants, que vient juste d’annoncer le gouvernement. La hausse de son montant avait déclenché le mouvement, mais ça n’intéresse plus personne. Trop tard. Tant pis. Déjà ailleurs. Certains ne sont même pas au courant.

ceaae45_1j5TmlN5098SfB_R8px3FFga.jpg

Des « gilets » du rond-point de Samazan sont venus en visite. On échange quelques mots.
« A votre rond-point, vous avez des gens de couleur ?
– Pourquoi ?
– On dirait que le mouvement ne les arrange pas. Ici, il n’y a que des gens comme moi,
des purs Français.
– Attention, je ne suis pas raciste. Je vais prendre leur défense.
– Moi non plus, je ne suis pas raciste, sauf pour une tranche d’âge, les 12-25 ans. Pas plus. En tout cas, c’est la première fois que je parle avec quelqu’un qui soutient les migrants. »
Le premier samedi où elle est venue, cette présidente d’association a failli s’en aller. « J’étais à la torture. Ils se lâchaient sur les Arabes qui profitent. » Puis elle s’est dit : « On est là, il faut essayer. » Curieusement, son mari, fonctionnaire, ne s’est pas mis en colère comme avec leurs amis qui votent Marine Le Pen. Il discute. Oui, ici, c’est possible, chacun fait en sorte que tout se passe bien. La conversation a repris. « Certains Arabes peuvent être méchants, ça dépend de leur degré de religion. »
 
Dernière édition:
  • Like
Reactions: Grigou
Quelqu'un pourrait expliquer pourquoi les dépenses de logement n'entre que pour 7% dans le calcul de l'inflation ? Me semble que pour beaucoup de monde la part du logement est très très supérieur à 7%?
https://www.lerevenu.com/placements/economie/comment-calcule-t-linflation

C’est peut-être lié au fait que les dépenses liées au logement ne bougent pas souvent pour un ménage : on ne change pas de logement, et donc de loyer ou de mensualité de crédit, tous les ans. La hausse des prix n’affecte donc pas chaque mois ou chaque année tout le monde.
 
Dans l'article du Monde je retiens ce passage :
"... chômeuse. En fait, à cet instant précis, Adélie s’en fout. Depuis quand sa vie ne lui avait pas semblé si excitante ? Laisser le téléphone allumé en rentrant à la maison. Ne plus regarder les dessins animés avec la petite, mais les infos. Parler à des gens auxquels elle n’aurait jamais osé adresser la parole, Stéphane par exemple, avec sa barbichette tortillée en deux tresses et sa dégaine de gouape. Un routier, en fait, adorable. « Sinon, on fait quoi de nos journées ? », dit Adélie. Etre au cœur du réacteur, cette fois au moins."
Cette femme exprime ce qui à mon avis est le fond du mouvement. Ces gens ont envie de simplement 'exister', revivre ensemble sur des projets communs. Les gestionnaires qui ont le pouvoir depuis quelque décennies, sont incapables de proposer des projets , ils sont au service d'une économie qui fait abstraction de l'homme, encore impossible à modéliser dans sa complexité. Le modèle simpliste pour l'économie est un consommateur. Le système et ses gestionnaires réduisent donc les êtres à ce consommateur parfait, tous les autres aspects (culturels, spirituels, affectifs, relationnels, etc...) sont ignorés ou réduits à peau de chagrin quand ils ne sont pas utilisés impunément pour exacerber les pulsions du consommateur au mépris total de l'existence de l'être. Pour ce système, être c'est avoir et c'est ce qu'il inculque en permanence. Les plus fragiles sont les premiers à en souffrir. Consommer ne peut pas être une existence.
 
Dernière édition:
Cette femme exprime ce qui à mon avis est le fond du mouvement. Ces gens ont envie de simplement 'exister', revivre ensemble sur des projets communs. Les gestionnaires qui ont le pouvoir depuis quelque décennies, sont incapables de proposer des projets , ils sont au service d'une économie qui fait abstraction de l'homme, encore impossible à modéliser dans sa complexité. Le modèle simpliste pour l'économie est un consommateur. Le système et ses gestionnaires réduisent donc les êtres à ce consommateur parfait, tous les autres aspects (culturels, spirituels, affectifs, relationnels, etc...) sont ignorés ou réduits à peau de chagrin quand ils ne sont pas utilisés impunément pour exacerber les pulsions du consommateur au mépris total de l'existence de l'être. Pour ce système, être c'est avoir et c'est ce qu'il inculque en permanence. Les plus fragiles sont les premiers à en souffrir.

Ton commentaire (et plusieurs autres ces dernières pages) m'a remis en mémoire la lecture d'un livre paru il y a quelques années (2015 ?):

"Le Monde est clos et le désir infini" (par Daniel Cohen)

En cherchant un peu, on le trouve assez facilement sur le Web en PDF/EPUB...

Je vous livre la "critique" parue alors dans "La Croix", qui me semble la plus représentative de cet ouvrage:
« La croissance économique est la religion du monde moderne. Elle est l’élixir qui apaise les conflits, la promesse du progrès indéfini. Elle offre une solution au drame ordinaire de la vie humaine qui est de vouloir ce qu’on n’a pas. Hélas, en Occident du moins, la croissance est devenue intermittente, fugitive… Les krachs succèdent aux booms et les booms aux krachs. Comme les sorciers qui veulent faire venir la pluie, les hommes politiques lèvent les mains vers le ciel pour la faire tomber, aiguisant le ressentiment des peuples quand elle n’est pas au rendez-vous.

Tout à la recherche de boucs émissaires, le monde moderne évite pourtant la question centrale : que deviendra-t-il si la promesse d’une croissance indéfinie est devenue vaine? Saura-t-il trouver d’autres satisfactions ou tombera-t-il dans le désespoir et la violence ? » Daniel Cohen

L’économiste Daniel Cohen, dans un brillant essai, explique pourquoi l’humanité aspire intensément à une croissance de plus en plus difficile à obtenir.[…] Daniel Cohen nous épate par la clarté de son expression et l’ampleur de sa réflexion.


Une chose me semble sûre, à la lecture de l'extrait de l'article du Monde dont Hortevin nous a donné un aperçu (et de nos premières réactions): les gens ont besoin de retrouver de l'HUMAIN dans leur vie de tous les jours !

Je le constate un peu plus chaque jour, au boulot comme dans mon entourage familial: beaucoup sont dupés par d'innombrables "faux amis" et "faux semblants" qui donnent l'impression d'appartenir à une pseudo-communauté "globale" qui n'a finalement d'existence que virtuelle (quand bien même elle devient parfois le vecteur d'actes et de gestes absolument magnifiques).

Dans cette définition, vous pouvez inclure toutes les formes de réseaux sociaux (blogs et forums compris), mais aussi toutes les "communautés" intangibles fondées sur les échanges numériques (jeux en réseau, sites de rencontres, ...).

On retrouve également la fracture numérique, transversale à beaucoup de situations, qui accroît encore les fractures culturelles et économiques ....


Bref, un sacré enjeu de société, un sacré sujet de débat !!
 
  • Like
Reactions: Manu02
Statut
N'est pas ouverte pour d'autres réponses.