Je viens de le regarder... Une mascarade comme si souvent.
Déjà le visuel en fond montre qu'on a affaire à des gens sérieux, pas du tout racoleurs, qui vont parler de la réalité et non de l'image fantasmée qu'on a des déchets :
Ah - au temps pour moi, en fait on a invité un militant, journaliste non expert du sujet qui vient raconter son ressenti sur une situation.
Les trois quarts du début sont passés à parler de problèmes psychologiques ("comment se sentent les habitants du coin à force qu'on les traite de poubelle nucléaire ?", chose que seuls les opposants au projet font), ensuite à dire que le projet est mauvais parce qu'il fournira aux gens des emplois sur 130 ans dans une région qui en a besoin (textuellement, ils le disent comme ça).
Le premier argument concret arrive avant la fin : "18% des déchets enfouis seront des colis enrobés de bitume qui risquent de prendre feu" ; sauf que c'est un mensonge. La question s'est posée en 2017, quand l'ASN a justement
interdit d'enfouir ces déchets bituminés en l'état. Il y a eu ensuite des analyses sur deux pistes différentes pour résoudre le problème. L'ASN a conclu en 2019 que ce ne sera pas un problème, ils réservent leur décision pour la fin des travaux d'adaptation (détails en PS plus bas).
Vers 3 minutes de la fin, le comble de la farce, la question au mec : "que répondez-vous aux pro-nucléaire qui vous disent que c'est une des solutions à la crise climatique ?" Ça n'aurait pas été mieux d'inviter quelqu'un qui connaît le sujet pour en parler plutôt ?
Bref, on est dans la même logique que l'étude qui montre que les PHEV sont caca-beurk. Une opinion personnelle qui se saisit d'éléments partiels voire mensongers pour essayer d'influencer les gens qui connaissent mal le sujet...
PS. l'ASN a conclu dans
un rapport de 2019 que les colis bituminés ne seront pas un problème - voir la rubrique Conclusions :
"
Bien que toutes les études ne soient pas terminées, le groupe a la conviction que des dispositions techniques permettant un stockage des déchets bitumés dans Cigéo dans des conditions de sûreté acceptables peuvent être définies sur la base des techniques disponibles aujourd’hui en ingénierie, en s’appuyant sur une caractérisation détaillée des conteneurs, qui constituent une protection passive essentielle, et de leur interaction avec les fûts, et si nécessaire sur l’emploi de colis à paroi plus épaisse.
Les études conduites par l’Andra sont à cet égard pertinentes et devraient permettre d'arriver à court terme à une conception dont la sûreté pourrait être démontrée de façon convaincante."