Merci pour les infos...Je note toutefois que la fin de Chooz est prévue pour ,si tout va bien, 2025 et que un gros volume de déchets reste non traitable et donc sera stocké. Comme le dit la cour des comptes les couts actuellement calculés et prévus ne tiennent pas du tout compte de ca !
Par contre pour la durée de vie de 60 ou 80 ans c'est juste n'importe quoi si j'en crois ( et j'ai bien plus confiance ) ce que l'on estime en Suisse ( ou l'on trouve pourtant deja les plus vieilles centrales en service du monde ...mais ouf bientôt ce sera fini !) . La France comme le montre son histoire n'a jamais hésité a sacrifier ses habitants quand ca arrangeait la cour au pouvoir ...et pour le nucléaire je crains que ce soit la cas à l'avenir !!. Mais je serai plus la ...:joyful:
La durée de vie d'une centrale nucléaire est conditionnée par deux éléments qui ne peuvent pas être remplacés: le bâtiment réacteur et le cuve du réacteur. Absolument tout le reste peut être remplacé et c'est d'ailleurs ce qui est fait: même les générateurs de vapeurs (l'un de plus gros composant d'une centrale) sont remplacés.
Le vieillissement de la cuve est surveillé régulièrement avec des éprouvettes métalliques inséré au sein du réacteur: le bombardement neutronique a tendance à rendre le métal moins ductile, de ce fait des essais mécaniques sont réalisés sur ces éprouvettes afin de surveiller son vieillissement. Le comportement de l'acier sous flux neutronique est aujourd'hui mieux connu qu'à la conception des centrales, car des essais de vieillissement accélérés ont été réalisés il y a des années maintenants (des échantillons ont été exposés à un flux neutronique beaucoup plus important que celui d'un réacteur, afin de simuler 60 ans de durée de vie, et même plus).
Le deuxième élément qui ne peut pas être remplacé est donc le bâtiment réacteur. Ce dernier doit répondre à des critères d'étanchéité stricts, sans quoi le réacteur n'est pas autorisé à fonctionner (exemple d'un réacteur de Bugey à l'arrêt pendant deux ans pour cette raison). Sauf que tout béton est poreux , et que cela ne s'arrange pas avec le temps. Les bâtiments réacteurs sont renforcés avec des revêtements spécifiques afin d'en améliorer l'étanchéité, mais cela a ses limites.
Le reste du matériel est amené à être remplacé, et même amélioré: numérisation de la salle des commandes des réacteurs 900 MW, construction de diesels d'ultimes secours étanches suite à Fukushima (même si le risque de tsunami est à peu près nul pour des centrales au milieu de la France), remplacement des générateurs de vapeurs, etc. Un réacteur 900 MW d'aujourd'hui n'a plus grand chose à voir avec le même réacteur des années 70. C'est comme si on a gardé le bloc moteur d'une voiture et que l'on a remplacé tout ce qu'il y a autour pour améliorer son fonctionnement et diminuer le risque de panne.
De plus, il ne faut pas confondre les différentes technologies de réacteurs nucléaires. La technologie utilisée en France (les réacteurs à eau sous pression, technologie américaine) est probablement la plus sûre, mais aussi la plus coûteuse à la fabrication. D'autres technologies ont été testées, et abandonnées : réacteurs à eau lourde, réacteur graphite-gaz franco-français, etc. Les catastrophes telles que Tchernobyl et Fukushima concernent des réacteurs à eau bouillante, qui sont moins chers, ont un meilleur rendement mais sont moins sûrs (pas de séparation des circuits primaire/secondaire), et surtout pas d'enceinte de confinement telle qu'il en existe sur les réacteurs à eau pressurisée.
Je ne suis pas spécialement pro-nucléaire (bien que travaillant dans le domaine), et je suis le premier qui sera heureux le jour où l'on aura un moyen de production complètement propre et viable, mais nous ne pouvons pas quitter le nucléaire du jour au lendemain: la transition doit se faire sur au moins 2 décennies et c'est probablement ce qui va se passer: les plus anciennes centrales vont progressivement s'arrêter, quelques nouveaux réacteurs vont sûrement devoir être construits afin de compenser la fermeture massive (liée à la construction massive des années 70/80), et la transition vers de nouveaux moyens de production se fera ainsi. Ce qui m'énerve ce ne sont pas les anti-nucléaire, mais certains arguments qui sont là "pour faire peur" alors que les personnes en question ne connaissent rien au sujet pour la plupart, et ne font que répéter ce qui a été lu à droite ou à gauche sans aucune analyse ou argumentation approfondies.