[Economie] Nucléaire VS Energie renouvelable : la solution française serait en train de perdre la bataille

.... çà permet de relativiser la propreté énergétique des voitures électriques.

Cela permet surtout de relativiser "l'economie d'énergie" amenée par les VE.
Je me fais régulièrement massacrer, (au figuré, bien entendu ), quand je tiens ce genre de discours chez les verts.
Pour eux, un VE consomme ~ 20 kWh aux 100 km à la prise DONC c'est 3 fois moins d'énergie qu'un VT qui consomme 6 litres de SP 95 aux 100 km.
Le simple fait d'utiliser un moteur électrique diminuerait, selon eux, la consommation d'énergie dans un facteur de TROIS.
 
C'est bizarre, j'avais en tête que 20kwh/100km représenté pas loin de 9l/100km. :meh:
Après énergétiquement il faut ajouter toute la chaine d'appro....
 
On retient, en genéral, ~ 10 kWh dans 1 litre d'essence et ~ 12 kWh dans 1 litre de gazole.
20 kWh aux 100 km font donc ~ 2 litres d'essence.

Si on prend toute la chaîne, la perspective change un peu :

Rendement-du-puit-a-la-roue-ActiVE-VE-VT.png

Source : http://acti-ve.org/le-rendement-energetique-du-puits-a-la-roue/mobilite-electrique/2017/05/


On voit que le VE a un rendement global un peu meilleur, mais certainement pas dans un rapport de un à trois.
En fait, le différentiel est celui entre le rendement du moyen de production de l'électricité Vs celui du moteur thermique.
Certaines filières de production électrique ont un très bon rendement, d'autres... un peu moins.
On peut raisonnablement penser qu'une grosse centrale aura un meilleur rendement qu'un "petit" moteur thermique installé dans une auto.
 
Article intéressant ainsi que celui pour lequel ils mettent un lien (https://www.technologyreview.com/s/...e-growth-has-stalled-and-thats-terrible-news/). Plein de problèmes concrets apparaissent - l’intermittence qui fait que par moments la production est trop importante donc vendue à prix nul (!) ce qui décourage les producteurs, et par moments trop faible ; difficulté d’intégrer l’intermittence dans le réseau de transport et distribution ; coût élevé et non-soutenables des subventions. Beaucoup de choses qui était prévisibles et prévues.

Pas de quoi se réjouir puisque pour la Chine moins de renouvelables veut surtout dire plus de fossile - j’avais mis des chiffres plus haut dans la discussion, c’est surtout le gaz et le charbon qui ont augmenté sur la dernière année en terme de production de courant.

(Et j’écris ça depuis Amsterdam, où l’électricité est à quasiment 90% fossile :-|)
 
Dernière édition:
Ce n’est hélas pas suffisant... non seulement l'usage du fossile ne diminue pas - il continue à augmenter. Et je ne parle que de l’électricité, le domaine où on a des solutions non-fossiles « faciles ». Le transport est une autre paire de manches, et là je ne vois pas même pas de solution rapide. Investissez dans les canicules, elles ont de l’avenir.
 

La Pologne (le pire mix électrique en terme de GES en Europe, quasiment que du charbon) est en train d’œuvrer pour la baisse de ces émissions. La solution passe par du éolien off-shore, du nucléaire... et du gaz, surtout pour compenser le renouvelable.

« In June, PGE made a decision to build two gas-fired power units of 700 MW each. Those will be located in Northern Poland, close to the Baltic, where they will act as back-up to offshore wind farms.

“That’s why we decided to have modern, state-of-the-art gas-fired power plants located close to our offshore installations,” Baranowski said.
»

C’est clairement un pas dans la bonne direction, le gaz divisera les émissions par deux, le renouvelable et le nucléaire encore plus. Mais c’est dommage de ne pas franchir le pas complètement
 
Je ne sais pas s'il était "nucléo-sceptique". Je crois surtout qu'il était complètement opportuniste, prêt à retourner sa veste en fonction de celui à qui il parlait et du contexte. Dans les paroles d'Indiana Jones, il aurait vendu sa mère pour un vase étrusque.

A en croire Le Monde :
Par le passé, "dans son programme à la primaire de la gauche, en 2017, il plaidait pour une sortie progressive du nucléaire et un passage au 100 % d’énergies renouvelables en 2050" ce qui me semble parfaitement débile mais c'est une opinion assez populaire donc intéressante pour un candidat politique.

Mais en janvier de cette année "Le ministre de la transition écologique et solidaire a salué l’importance de la filière nucléaire. Une formulation qui contraste avec ses anciennes prises de position. Critique de longue date de l’énergie nucléaire, le ministre a insisté sur le fait que « dans la feuille de route énergétique de la France le nucléaire joue un rôle important », en évoquant la baisse de la part du nucléaire à 50 % de la production d’électricité : « Il ne s’agit pas, je tiens à le dire très clairement, d’une stratégie de sortie du nucléaire, mais d’un rééquilibrage, dans lequel le nucléaire a toute sa place. »"

Autrement dit, ni pour ni contre, bien au contraire. L'idéal étant de faire plaisir à la chèvre, au chou, au loup et au chasseur en même temps.

Je suis curieux de voir les arbitrages à venir de Mme Borne, même s'il est probable que sur un sujet comme la stratégie énergétique c'est le président qui décide.
 
D'après le Giec, le passage en 2050 aux seules EnR est possible, à condition de diminuer drastiquement notre consommation. Va falloir changer de paradigme et notre mode de vie... Seulement, ça fait tout de mêmes pas mal d'années qu'on le dit, et pour l"instant, le bon cap n'est toujours pas pris.
 
C’est une façon de voir les choses... Le GIEC pense surtout qu’on a le plus de chances de freiner l’effet de serre en augmentant significativement la part du nucléaire dans le futur. La plupart des scénarios qu’ils ont établis pour rester sous les +1.5 ou 2 degrés font appel à (beaucoup) plus de nucléaire que maintenant.

Les scénarios du GIEC où les renouvelables augmentent sont ceux qui ont les « hypothèses d’innovation les plus élevées », c’est à dire ceux où on compte sur des améliorations technologiques majeures. Et je ne pense pas qu’on doit miser sur un pari pour déterminer la stratégie mais partir sur les solutions dont on est certains.

Source : plein d’articles, au hasard https://www.liberation.fr/checknews...le-nucleaire-dans-son-dernier-rapport_1685660
 
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Une aute façon de lire l'article:
Si le nucléaire est le moyen le plus simple d'atteindre l'objectif le plus ambitieux , il nécessite une augmentation de 7% au maximum pour 10% en renouvellable avec des progrès majeurs en conception et production (plus significatif que l'EPR), ce qui ne me paraît pas plus hasardeux que d'amélioration de la construction et de la sûreté nucléaire. ;)
 
Si tu penses que « augmentation facteur 10 » signifie +10%, je ne suis pas surpris que tu aies aussi mal compris le reste de l’article.
 
Tu as raison, FoLuxo FoLuxo, le Giec ne préconise rien. Mais il parle CO2 et ne tient pas compte d'autres éléments. En tout cas, avancée technologique majeure ou pas, il faudra réduire drastiquement notre consommation et nos émissions.
 
Si tu penses que « augmentation facteur 10 » signifie +10%, je ne suis pas surpris que tu aies aussi mal compris le reste de l’article.

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Exact! une lecture trop rapide qui ne change néanmoins pas grand chose au fond du propos: on peut aussi choisir de ne pas mettre nos œufs dans le même panier, surtout si on veut réduire le risque d'une omelette-surprise qui aura coûté au final bien plus cher que prévu, avec des conséquences "inattendues" qui augmentera un peu plus les règles de contrôles et de sécurité... comme après chaque "accident"


Voilà qui fait la "soudure" avec tes citations "commentées"

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L Lel on est d’accord, le GIEC se concentre sur les gaz à effet de serre, pas le reste des pollutions, qui existent et doivent être « gérées » aussi, même si elles n’impliquent pas une transformation de la planète dans son ensemble.

Mais mon propos était surtout de dire que le GIEC n’a pas établi de scénario 100% renouvelable, ni pour 2050 ni pour une autre date. Dans le scénario le plus poussé, à ma connaissance les renouvelables arrivent à environ 65%, grâce à des technologies qui n’existent pas encore (!) et pour le reste on met en place de la capture et du stockage de carbone qui existe seulement au stade expérimental pour l’instant.

Dans mon ancienne boîte, tous nos plans financiers pour le trimestre suivant étaient rejetés par la maison mère avec le commentaire cinglant « Hope is not a strategy » ; ça me revient en tête à chaque fois quand je lis un plan qui compte sur une avancée inconnue...

Quant à la réduction de la consommation, ça ne me semble pas réaliste. Même les gens qui savent qu’on doit le faire ne sont pas volontaires et attendent d’y être forcés. Les autres, qui ne veulent pas croire qu’il faut le faire, résisteront y compris par la force (cf. les gilets jaunes). Je ne vois pas bien comment ça peut arriver.
 
La légende urbaine du nucléaire qu'on ne sait pas démanteler a la vie dure, mais la réalité est bien différente. La "déconstruction" de Superphénix entre dans sa dernière phase. En 2010 déjà, 99% de la radioactivité du site avait été évacuée. Depuis cette semaine, on s'attaque à la cuve même - fin des travaux prévue vers 2027, toujours en ligne avec les plannings initiaux. Et tout ça alors que c'est un type de réacteur très différent de ceux déjà démantelés (neutrons rapides et sodium). Et Chooz A poursuit son bonhomme de chemin aussi, dans les délais et dans le budget.


(Si 30 ans vous semblent beaucoup : pour une "bête" centrale à charbon comme celle de Metz on compte 10-12 ans de travaux)
 
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