J'ai bien ri ce soir... L'absurdité atteint des sommets.
Le 8 novembre vient d'être votée en France une loi "relative à l'énergie et au climat" visible sur
Légifrance. Presque perdue là-dedans, on voit la ligne suivante (fin de l'article 1) : "favoriser le pilotage de la production électrique, avec pour objectif l'atteinte de capacités installées d'effacements d'au moins 6,5 gigawatts en 2028".
C'est quoi des capacités de production effaçables ? Ce sont des installation qu'on PAIE POUR NE PAS PRODUIRE. Pour les fois où il y a trop de vent, bien plus que la consommation n'en nécessite. Si ça souffle très fort à 4h du matin en week-end, on se retrouve avec 15 GW que le réseau ne sait pas évacuer.
Donc, on paie les gestionnaires d'éoliennes pour débrancher les éoliennes. Sachant qu'eux-mêmes auraient vendu le courant pour pas cher au même moment (voire à des prix négatifs), ça les arrange ; ça arrange aussi le gestionnaire du réseau (RTE). Le seul dindon c'est le contribuable, qui paye pour soutenir la production, et paie pour soutenir la non-production.
En Ecosse, vu la taille de l'éolien vs celle du réseau, la chose est désormais régulière, et les records sont battus de plus en plus souvent. Pour la journée du 8 octobre, les gestionnaires de parcs éoliens
ont touché 5.5 millions d'euros pour littéralement ne rien faire. Le record précédent était de 3.5 millions en une journée. Avec la croissance du parc, plus rapide que celle du réseau et de la consommation, ce sera le cas de plus en plus souvent, et de plus en plus cher.
Je résume pour les deux du fonds qui n'écoutaient pas :
- ça tourne 25% du temps en "équivalent charge pleine"
- quand ça tourne, on les paie
- quand ça tourne trop fort, on les paie pour ne pas produire
- quand ça ne tourne pas, les 75% du temps, on fait tourner autre chose (nucléaire, hydro, bientôt plus de gaz) qu'on paie.
Je me demande jusqu'où ça doit aller pour qu'on commence à comprendre... Comme disait Trump avant les élections, "je pourrais tuer quelqu'un dans la rue devant tout le monde et je serai quand même président". J'ai l'impression qu'on est dans le même type de situation psychologique sur certains sujets...