L'article est assez bidon parce qu'il essaie de faire peur mais se prend les pieds dans le tapis faute de connaissances... Les deux problèmes distincts ne ressortent pas à la lecture.
Le premier, c'est la
quantité totale supplémentaire d'électricité qu'il faudra fournir, en fonction de la taille du parc automobile électrique. C'est une question qui s'exprime en GWh ou TWh supplémentaires par an. Ce problème est gérable ; en gros pour 15 millions de voitures électriques, il faudra compter 40 TWh annuels, soit +7/8% de la production annuelle française, ou encore les exports actuels. Donc "ça va" en ordre de grandeur - à condition que les recharges soient étalées dans la journée ou la semaine, sinon le second souci intervient.
Et justement le second problème, c'est ce qui va se passer dans la pratique, c'est à dire quand à peu près tout le monde va brancher sa voiture électrique en même temps en rentrant du boulot. Là, ce n'est plus une question de GWh, mais de GW "simultanés", la
puissance appelée, avec ce que ça implique en terme de capacité de production de pointe et de transport (réseau). Et là ça va être compliqué, surtout en hiver. Ni le réseau, ni la production ne sont dimensionnés pour ça. Cet hiver, entre COVID, grand carénage du nucléaire, et suppression de charbon et de nucléaire, on est déjà très limite. Seule solution : se débrouiller pour que les utilisateurs lissent leurs charges dans la journée. Ça pourra se faire gentiment, en disposant des bornes un peu partout. Ça pourra se faire avec des incitations : le courant serait plus cher entre 17h et 22h par exemple. Et enfin ça peut se faire de force, soit techniquement (diminution de la puissance max livrée à certains moments) soit juridiquement, comme ce qu'évoque l'article.
Le problème qui se cache derrière tout ça réellement est le manque COMPLET de stratégie de nos chers dirigeants, malgré les avertissements explicites des gestionnaires de réseau. En Allemagne comme en France, les politiques ont décidé de "remplacer" beaucoup de pilotable (charbon, nucléaire) par de l'intermittent (éolien, solaire). Pour le premier problème dont je parlais, ça ne change rien - tant qu'on raisonne en TWh à l'année, ça passe. Mais pour le second problème, c'est dramatique - on est déjà proches de la rupture, et là on parle d'ajouter de la puissance appelée en plus. Beaucoup prédisent le début des black-out à partir de cette année ou les prochaines. France Stratégie, organisme d'études rattaché au Premier Ministre, vient justement de sortir un rapport sur le sujet : pour faire simple,
on est déjà dans le caca faute de cohérence européenne. Je vous conseille vraiment la lecture de cet article, très éclairant sur la situation actuelle. Les "stratèges" comme Mme Pompili et ses amis parient sur une arrivée du stockage efficace et abordable pour 2050, en "oubliant" que le problème se pose à partir de cet hiver déjà...
Accessoirement il suffit de couper une partie des réseaux sociaux et comme par magie y aura assez d'électricité pour tout un tas de chose ( c'est pas moi qui le dit mais un certain JM J)
JMJ ne se trompe jamais
Effectivement, le "numérique" dans son ensemble représente
dans les 12% de l'électricité française. Les trois quarts dans les foyers, le reste chez les fournisseurs d'accès et de contenu. C'est considérable, en ordre de grandeur on arrive à l'équivalent de 20 millions de voitures électriques. Mais le politique qui aura le courage de lancer le débat de l'utilité de cette consommation n'est pas né...