Bon, la source d'information de
Hybridébridé est certes intéressante, mais dommage, elle est totalement à côté de la plaque.
Primo, l'hydrogène est fabriqué par plusieurs solutions : l'électrolyse est uniquement utilisé pour stocker l'énergie renouvelable en surplus.
L'hydrogène peut aussi être fabriqué avec la méthanisation, utilisant des déchets - biomasse...etc.
Donc la comparaison n'a pas trop de sens....
...Après j'en ai un peu assez de répéter encore et encore, je vous renvoie vers l'article suivant :
http://news.hybridlife.org/economie-hydrogene
Tu vas m'obliger à devoir exceptionnellement et à contre-coeur parler de ce qui se passe entre le puits et le réservoir, et si je le fais, c'est uniquement à des fins didactiques pour que les lecteurs et intervenants du forum respectivement se posent et
te posent les bonnes questions lorsque vous parlez d'énergie et d'environnement, dans l'espoir que les échanges dans ce domaine soient tirés vers le haut.
1)
Si Bjorn Nyland est à côté de la plaque, toi aussi tu l'est tout autant que lui, selon tes propres arguments. En effet, dans la news que tu nous mets en lien, tu nous dis, juste dessous un schéma d'origine japonaise avec un gros réservoir bleu d'H2 alimenté par de l'électrolyse d'ENR électriques pour aller remplir les réservoirs de véhicules FCEV (Bus et I-miev FCEV) via une H2 Gas Station , je cite :
"
L’hydrogène est donc vu comme une manière de stocker l’énergie «bon marché» à l’échelle mondiale. Les industriels voient l’hydrogène comme un vecteur d’énergie qui leur permet de mutualiser les différents types de production d’énergie, palier le problème de l’intermittence de l’énergie renouvelable et de pouvoir le redistribuer, avec un «format unique» dans diveres applications (fabrication de l’engrais Azote, alimentation des véhicules, génération de l’électricité, chauffage domestique…)."
Pareil, en dessous, un schéma japonais de Chiyoda Corporation, où de l'électricité photovoltaïque et éolienne va dans une usine d'électrolyse, l'H2 est ensuite transporté en bateau vers des réservoirs tampon qui desservent entre autres...une "Hydrogen Station" pour FCEV ! Chose savoureuse sur le schéma, cet hydrogène, est mélangé dans ces réservoirs à de l'H2 fossile produit à partir de gaz naturel fossile, dont le schéma montre bien sûr le captage du CO2 émis dans l'étape de reformage pour l'enterrer sous terre (CCS : j'y reviendrai plus loin). Cette partie du schéma est accompagnée par cette phrase délicieuse avec ce lien fantastique (*) "
L’Australie, le pays qui contient 38 milliards de tonnes d’ignite extractibles, ne peut que se réjouir du projet japonais : importer ce charbon australien sous forme d’hydrogène liquéfié (lien). "
En résumé, aussi bien dans tes schémas que dans ton texte :
- l'H2 produit par électrolyse n'est pas uniquement utilisé pour stocker les ENR, mais va aussi alimenter des stations H2 pour FCEV
- A aucun moment, on ne voit apparaître ou n'est citée la méthanisation de biomasse ou de déchets.
Peux-tu donc nous développer ce dernier argument qui verrait l'H2 produit par électrolyse réservé au stockage des ENR, et l'H2 produit par méthanation privilégié pour l'alimentation des FCEV. Peux-tu nous donner une ou plusieurs sources en lien à ce sujet, histoire de nous convaincre...mieux que par la citation de ta niouse qui n'en parle à aucun moment ?
(*) ; Bien évidemment, dès qu'on fouine un peu sur le gisement de lignite australien en question, il n'y aucun CCS, et le CO2 est balancé sans vergogne dans l'atmosphère. Mais c'est pas au Japon ! Heureusement,
FoLuxo et
S
Sandoli t'ont bien alpagué sur le sujet ! Et maintenant avec cet exemple, je comprends mieux les tenants et aboutissants de la
contribution japonaise à la COP21 résumée et évaluée ici par le réseau action climat, notamment l'utilisation du, je cite le RAC : "
Mécanisme japonais de crédits carbone (JCM – Japanese Crediting Mechanism),
un mécanisme de crédits carbone internationaux qui ne répond même pas aux règles du Protocole de Kyoto".
2) Celà dit, admettons que la méthanisation soit dédiée à l'alimentation en H2 de FCEV. Là encore, as-tu des liens pouvant nous convaincre ? Car en France, celà ne semble pas être le cas. D'après ce que j'ai pu voir :
- le but premier semble être de rendre autonomes énergétiquement les exploitations agricoles,
- le but second d'injecter les surplus de biométhane dans le réseau de GNV.
Je n'ai pas cherché beaucoup, mais à aucun moment je n'ai trouvé mentionné la transformation du biogaz en H2. Ca peut se comprendre car les installations de méthanisation sont de taille modeste, adaptée au moyens et au besoin d'une exploitation agricole, alors qu'un SMR (Steam, Methane Reformer) est une installation balèse de type Seveso, qui génère de gros investissements, et qu'on va essayer pour ces raisons d'accoler à un site parapétrolier, tout en lui donnant une taille suffisamment balaise pour diminuer le CAPEX par m3 d'H2 produit.
3) Mais là encore, admettons (
comme dirait Bigard) que la totalité du biogaz produit par méthanisation en France soit dédié à la production d'H2 pour des FCEV. Et là, je pose la question :
Combien ? à savoir la Quantification.
Et c'est là que je voudrais
passer mon message aux lecteurs et intervenants du forum :
Une
discussion sur des solutions énergétiques quelles qu'elles soient n'a aucun intérêt si on ne met pas une quantification dessus ; Il faut toujours poser la
question du combien à quelqu'un qui vous plébiscite un système énergétique avec de jolis petits schémas, mais sans quantification :
- A combien se monte les potentiels :
- en amont, de la ressource (ici, la biomasse à méthaniser)
- en aval, du besoin du consommateur final
- est-ce que les deux sont cohérents ?
2. Quels sont les
rendements des diverses étapes transformant la ressource en l'énergie (ou le produit) finale ?
3; Toujours comparer quantitativement une solution à au moins une autre solution (ce que fait Ulf Borssel dans son papier).
Après, on peut aussi élargir les questions de quantification : aux intrants, aux risques des procédés, aux surfaces occupées, aux effluents liquides et gazeux (en premier lieu le CO2 et autres GES) et déchets générés,.....
......Mais les deux premières questions à poser sont en matière de système énergétique, les
potentiels et les
rendements !
Sans quantification, tous les systèmes énergétiques décrits par de merveilleux petits schémas sont possibles et se valent : le tout ENR, le tout nucléaire, le tout fossile avec CCS,.........les VE, les FCEV, les hybrides rechargeables ou non, les véhicules thermiques, à air comprimé...........le stockage par STEP, par Power to Gas, par batterie, par volant d'inertie,................. l'efficacité énergétique, la sobriété énergétique,..........Tout est merveilleux et plein d'espoir, sans aucune différenciation, comme au journal de 20h00 !
Bien justement, pour illustrer mon propos, parlons du CCS : avec le schéma de Chiyoda Corporation, c'est merveilleux......mais quel est le
potentiel de cette techno d'enfouissement de CO2 d'un point de vue quantitatif ?
La réponse se trouve facilement sur Wikipedia (cf. la
conclusion résumée de l'étude du GIEC sur le sujet) : potentiel ridicule par rapport aux émissions des centrales fossiles. Donc CCS : au mieux hyper-spéculatif (ça marchera à coup sûr...dans 40 ou 50 ans !), au pire incapable de répondre à la quasi-totalité du problème des émissions de CO2 fossile !
Pour conclure le message, si les intervenants d'une discussion sur un forum commencent à échanger sur des chiffres respectant les lois physiques, alors la discussion est tiré vers le haut, et l'on commence à voir, de façon quantifiée les avantages et inconvénients des différentes solutions, et par rapport à la problématique principale, celle qui se dégage.
Revenons maintenant au sujet :
- La question à se poser est combien de voitures FCEV on va pouvoir alimenter via l'H2 fabriqué par vaporeformage du biogaz produit méthanisation en France, si tout le biogaz est orienté vers cette utilisation ? Ca sera la première solution de référence, celle pronée par
Hortevin .
- Mais du coup, le biogaz, c'est du biométhane : et si nous mettions ce méthane directement dans le réservoir d'un véhicule GNV, combien de véhicules de ce type pourrions nous alimenter : plus ou moins que la solution H2-FCEV ?
- Enfin, le biométhane, ça peut se transformer en électricité ! Et si nous décidions de l'envoyer dans un CCG (cycle combine gaz) dernier cri, et qu'avec l’électricité produite, on alimente des VE à batteries (BEV). Combien de BEV pourrait-on alimenter : plus ou moins que les solutions 1 et 2 ci-dessus ?
Voici de tous petits calculs très simples et très faciles à faire qu'
Hortevin, qui est ingénieur et aime à nous le rappeler, pourrait facilement produire pour nous éclairer, et apporter la preuve par 9 à ses arguments.
Les données relatives aux rendements des diverses étapes dans les 3 cas sont facilement trouvables (AFHYPAC,,...), sutout qu'Ulf Borssel en donne déjà pas mal. On verrait ainsi les potentiels en véhicules des 3 variantes. Et si jamais les estimations entre différentes sources (INRA, ADEME,...) divergeaient trop sur le potentiel de la méthanisation, il n'y a qu'à s'en fixer une valeur (par exemple, au hasard, 50 TWh thermique/an de biométhane), et
Hortevin pourrait ainsi comparer les 3 solutions et nous prouver que la première solution qu'il plébiscite : biogaz-->H2-->FCEV est bien celle qui utilise au mieux ce précieux biogaz.
Voilà qui pour ma part, pourrait me convaincre sur le potentiel de l'H2 tant vanté par
Hortevin ! A défaut de quantification, causes toujours... :mrgreen-48: