[Scoop!] Prius 4 rechargeable (Prime) 5 places : ce sera pour le restylage

Hortevin

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Fontenay le Fleury
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Avec le lancement de la nouvelle Toyota Prius rechargeable (appelé Prius Prime aux Etats Unis), l'un des points faibles pointés du doigt est l'absence de cinquième place, comme la Chevrolet Volt 1ère génération. Mais ce défaut serait probablement corrigé dans le futur, selon les responsables Toyota.

Et vous, pensez vous que la 5ème place est vraiment problématique ?
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Retrouvez l'intégralité de l'article sur news.hybridlife.org
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La Prius 4 est une voiture très spacieuse et d'un coup, elle est rechargeable, elle perd une place !
Comme tu l'écris, la Volt 2 s'est dotée d'une 5e place (de dépannage) mais ça aide quand même. Avec une voiture comme la BMW i3 qui est compacte : 4 places, ça se comprend. Sur une Prius moins, parce que même la Prius+ la batterie a été intégrée entre les deux sièges avant. Quand on peut faire ça, on peut mettre le chargeur 3,3 kW au même endroit.
 
L'absence d'une 5ème place est littéralement un iceberg psychologique pour la plupart d'entre nous !
Nous savons tous parfaitement que l'on ne s'en servira presque jamais, mais le simple fait de ne pas pouvoir en disposer, constitue un frein énorme à l'achat.

Et plus précisément, c'est l'accoudoir central inamovible qui crée le blocage.
Le constructeur qui s'aventurerait à le placer dans les plus petites voitures, qui ne sont, le plus souvent, homologuées que pour 2 l'arrière, vu leur largeur, le remarquerait immédiatement dans ses statistiques de vente.

Les deux seules catégories de véhicule où cela ne pose pas de problème sont :
  1. Les coupés 2+2, parce que dans ce cas, les places arrière sont proposées là uniquement à titre de dépannage.
  2. Les limousines ultra luxueuses, où l'on trouve à l'arrière des sièges individuels disposant d'une multitude de réglages et fonctions (allant jusqu'au massage !).
    Dans ce cas, la partie centrale abrite diverses fonctionnalités, genre frigo minibar et autres attentions délicates, dignes de la First Class chez British Airways, si vous voyez ce que je veux dire ! ;)
La Prius Prime ne rentrant dans aucune de ces catégories, la pilule est plutôt difficile à avaler.
Plus particulièrement encore en Europe, où l'obésité monstrueuse (n'ayons pas peur des mots !) ne constitue pas (encore ?) la valeur médiane au niveau de l'aspect de sa population.
 
C'est vraiment le point central, Hortevin. On peut donc craindre, qu'Auris, Lexus CT (et future Verso) ne soient dépourvus de version PHEV ou alors avec cette pitoyable intégration

Si c'était la première PHEV de Toyota, ou si Toyota proposait la seule PHEV du marché, on pourrait comprendre, mais ce n'est pas le cas, alors que l'offre sur ce segment est en train de s'élargir considérablement et que les ventes progressent avec détermination.

Qui est aux commandes à la stratégie de Toyota ? peut-être simplement que la feuille de route de Toyota, qui comptait imposer en références du marché le full hybride puis la PAC, en faisant l'impasse sur les véhicules branchables, doit se rendre à l'évidence que les extraordinaires progrès actuels sur les batteries bouleversent la donne (la preuve en est avec la stratégie de Hyundai).

Dès lors, en bons japonais qui ont du mal à prendre des décisions rapides et tranchés même face à l'évidence, le board de Toyota hésite à infléchir sa stratégie, et la ligne de produit conçue pendant cette phase de doute (exemple : la plateforme TNGA) reflète cette hésitation, le mot d'ordre étant "J'y vais sans y aller !".
 
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Mais alors je rejoins totalement ton message Hybridébridé Hybridébridé. Puisqu'il rejoint ma critique du PDG de Lexus USA qui affirmait que le PHEV ne servait qu'à avoir une file dégagée sur les autoroutes américaines, faisant fi des millions de miles en EV réalisés par les propriétaires d'EV.
Toyota a misé beaucoup voire énormément sur la Mirai et va payer son retard plutôt cher.
 
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Je comprends les réserves de beaucoup ici sur l'absence de la 5ème place, mais je ne la partage pas.
  • Les deux places arrières semblent être plus confortables. Cela me semble cohérent avec la vocation de ce modèle plus "haut de gamme", au moins dans un premier temps.
  • Les suspensions de la Prius 4 souffrent d'une charge utile restreinte: il a donc fallu faire au mieux. Elles ont déjà bénéficié d'un traitement particulier.
  • Les batteries utilisées ne sont pas le dernier cri, mais probablement très fiables (un choix typiquement Toyota). Le face lift permettra peut-être l'utilisation de batteries plus compactes et légères que les ingénieurs réussiront à mieux intégrer.
  • La batterie supplémentaire et l'électronique pour le toit solaire nécessite également de la place.

D'ici le FL dans trois ans, on saura si l'absence de la 5ème place aura entravé le succès de cette Prius PHEV, qui sous tous les autres aspects, représente beaucoup d'intérêt.

La vraie question pour moi: est-ce que cette PHEV est vraiment plus économique (du point de vue consommation énergétique) et agréable que la Prius 4. Toujours en sachant que ce sera difficile de rentabiliser le surcoût à l'achat.

On peut le penser, mais j'attends de pouvoir la tester...

Jan ;)
 
Pour aller un peu plus loin, Toy n'est pas n°1 ou 2 du secteur auto par hasard et a sûrement une stratégie mûrie, qui peut paraître floue à nos yeux profanes. Ce qui peut paraître navrant pour nous ne l'est peut être pas autant dans d'autres pays : avant de limiter à 4 places, des enquêtes auprès des consommateurs pour recueillir leurs besoins ont du être menées.

Toy ne réagira au moment du FL que si la concurrence lui chatouille les pieds, ce sera le bon moment remettre les "pendules à l'heure" (Toy cartonne en Allemagne). Cependant, Toy a quelques soucis à résoudre au niveau organisation (tremblements de terre), peut être que cela a retarder la R&D et/ou poser des difficultés d'appro.
 
D'ici le FL dans trois ans, on saura si l'absence de la 5ème place aura entravé le succès de cette Prius PHEV, qui sous tous les autres aspects, représente beaucoup d'intérêt.
Ben en Belgique, je peux déjà affirmer sans risque que ce sera un four total !
Ceci en sachant que concernant la P3 rechargeable, on pourrait dire qu'à part les exemplaires de démo initialement pris par les concessions (qui ont du être bradés pour les évacuer !), si Toyota en a vendu 20, c'est énorme.
Et à Bruxelles, depuis sa commercialisation, j'ai du en croiser à 10 reprises au plus, et p-ê que c'était à chaque fois les 2 ou mêmes !

Même les Volt/Ampera se rencontrent plus fréquemment !!!
(OK, pas beaucoup.)

Alors pour la Prius Prime, je me demande déjà quelle concession (à part Toyota City Zaventem, qui appartient à Toyota Belgique) va même se risquer à en mettre une dans le show-room...
 
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parkerbol parkerbol et Hybridébridé Hybridébridé : rappelez vous qu'aujourd'hui, les batteries on les achète sur étagère auprès des fournisseurs.
Cela représente donc peu en terme de budget R&D proprement parlant.
De plus, grâce à leur laboratoire EPT interne, Toyota teste jours et nuit les différents batteries Lithium, je doute qu'ils n'ont pas essayé les nouvelles batteries (LG, Panasonic...).
Par conséquent, on ne peut pas parler de retard ou de sacrifice fait à cause du développement de pile à combustible.
Et d'après cet article, Toyota reste toujours le N°1 mondial en terme de brevets déposés dans le domaine des motorisations électrifiées entre 2011 et 2015, le double du N°2 (Bosch).

Et après mon voyage au Japon, je peux vous garantir que le PHEV fait partie du cœur de stratégie de mobilité de Toyota, sinon pourquoi elle cherchait à la rendre tant attractive (TDB cuir au Japon sur la Prius 3 PHV, et on voit bien la continuité de séduction avec plein de gadgets innovants réservés à la Prius 4 rechargeable comme toit panneau solaire et écran HD 11,6 pouces).
On sait que sur la Prius 3 rechargeable, Toyota expérimente la recharge sans fil et la technologie 4 roues directrices pour stationnement automatisé sur borne de recharge sans fil (Aisin aurait pu la vendre en kit en aftermarket pour nous quand même... :shifty: ).
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Donc la stratégie n'est certainement pas la cause de cette batterie mal intégrée, et cette suppression de 5ème place.

Après réflexion :bookworm: :bored: , je me dis que Toyota voulait initialement une Prius 4 rechargeable avec une batterie du style 5,7 kWh (comme BMW 330e), avec une autonomie qui tourne aux alentours de 30 km (qui fait quand même un bond de 50% par rapport à la 3 qui fait 4,4 kWh et 20 km d'autonomie).
C'est ce qu'ils ont prévu au départ, et le châssis TNGA classe compacte serait conçu sur cette spécification, dont les travaux ont débuté dès 2012, voir 2011 (source).

Or avec la concurrence qui est arrivée, comme la Golf GTE/Audi A3 e-Tron équipée des batteries 8,8 kWh, arrivée en 2014, Toyota a dû revoir rapidement la copie pour s'aligner dessus, mais c'est déjà trop tard pour modifier le châssis. (n'oubliez pas que Golf 7 était le benchmark du châssis de Prius 4, donc ça ne m'étonne pas que Toyota voulait rester au dessus de Volkswagen sur les batteries)

Passer de 5,7 kWh à 8,8 kWh induit donc un surpoids d'au moins 50-80 kg, les ingénieurs ont alors supprimé la 5ème place pour y compenser. Et la hauteur de batterie a également augmenté, d'où ce plancher surélevé, qui n'est pas sensé l'être. Je pense que Toyota avait prévu un plancher plat comme la Prius 3 / Prius 3 PHV.

Vous en pensez quoi de ce raisonnement ?
 
Oui ça tient la route ce que tu dis et prouve un léger manque d'anticipation de Toyota sur ce que propose la concurrence.
Après, j'ai vu plus de Zoé et autolib à Paris que de Phev à Tokyo et j'y suis resté 15j.
Je suis pourtant resté dans un quartier résidentiel 1 semaine où la recharge à la maison est possible.
 
J'étais à Toyota City (le QG de Toyota), et je croise 2 à 3 Prius rechargeable par minute dans la rue :
Toyota iQ électrique.JPG

Toyota a voulu promouvoir l'engin, mais à mon avis, sauf ceux qui ont des maisons avec garage indépendant, il y a peu de japonais qui peuvent se procurer d'une voiture plug-in (surtout à Tokyo).
Ça manque tellement de places qu'on a inventé des parkings automatiques:
Parking-me.JPG


J'ai passé aussi 15 jours au Japon (Tokyo, Matsumoto, Kyoto, Nagoya, Osaka...), même s'il y a des petites maisons, on ne peut pas recharger les véhicules, car pas vraiment de "garage" dans les maisons (l'espace est précieux...).
Perfectionniste comme les japonais (et surtout ils n'aiment pas gêner les autres), ils ne voudront jamais pendouiller des câbles dans la rue, avec des solutions à l'arrache.
 
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Je partage le point de vue de Hortevin.

Aux Etats-Unis également, Toyota va faire un grand effort de vente.

Jan
 
L'absence d'une 5ème place est littéralement un iceberg psychologique pour la plupart d'entre nous !
Nous savons tous parfaitement que l'on ne s'en servira presque jamais, mais le simple fait de ne pas pouvoir en disposer, constitue un frein énorme à l'achat.

Moi personnellement c'est un iceberg physique, avec une femme et 3 gamins à caser j'en ai besoin tout le temps des 5 places :D

Je suis content d'apprendre qu'ils envisagent d'intégrer cette 5e place dans une révision à venir du modèle mais si l'intégration de la batterie est aussi mauvaise que sur la 4 places ça ne va pas être possible pour moi :grumpy:
 
Mais même quand une voiture est une cinq places, dans la majorité des cas, la cinquième place est inconfortable, trop étroite... Il n'y plus que les monospaces pour proposer cinq vraies places.
 
Après réflexion :bookworm: :bored: , je me dis que Toyota voulait initialement une Prius 4 rechargeable avec une batterie du style 5,7 kWh (comme BMW 330e), avec une autonomie qui tourne aux alentours de 30 km (qui fait quand même un bond de 50% par rapport à la 3 qui fait 4,4 kWh et 20 km d'autonomie).
C'est ce qu'ils ont prévu au départ, et le châssis TNGA classe compacte serait conçu sur cette spécification, dont les travaux ont débuté dès 2012, voir 2011 (source).

Or avec la concurrence qui est arrivée, comme la Golf GTE/Audi A3 e-Tron équipée des batteries 8,8 kWh, arrivée en 2014, Toyota a dû revoir rapidement la copie pour s'aligner dessus, mais c'est déjà trop tard pour modifier le châssis. (n'oubliez pas que Golf 7 était le benchmark du châssis de Prius 4, donc ça ne m'étonne pas que Toyota voulait rester au dessus de Volkswagen sur les batteries)

Vous en pensez quoi de ce raisonnement ?

Désolé Hortevin, mais ton explication ne tient pas trop la route. En 2011, il existait déjà la Chevrolet Volt avec une grosse autonomie et qui avait du foutre un sacré coup au moral à Toyota lors de sa sortie, puisque Toyota ne serait pas le premier à commercialiser une PHEV.

Ensuite, l'Automobile Magazine avait pris en main dès le printemps 2012 un prototype de Golf PHEV avec une batterie d'autonomie annoncée à 50 km. Toyota était donc très certainement au courant de bruits concernant cette Golf au moins 6 mois avant cette date et pouvait à loisir s'aligner sur cette capacité, pour concevoir sa TNGA, à l'époque au stade de conceptual design.

Toyota a eu une vraie stratégie sur l'hybride HEV et on l'a rapidement constaté avec la multiplication des modèles avec différentes architectures dès le milieu des années 2000 tout en standardisant ses composants et motorisations, ce qui a ensuite conduit à entamer la véritable généralisation de la gamme hybride Toyota-Lexus au début des années 2010.

On constate actuellement exactement la même chose pour le PHEV avec BMW qui nous sort en très peu de temps différents modèles PHEV avec différentes architectures mais avec une base d'organes hybrides communs. Il est clair que BMW va généraliser à quasiment tous les modèles de sa gamme une version PHEV. Là aussi, on peut parler de véritable stratégie du constructeur pour essayer d'imposer la technologie PHEV, et en devenir un des leaders.

Où voit-on une stratégie de Toyota sur le PHEV ? Toujours qu'un seul modèle, mal intégré, avec des objectifs de vente très modestes. Aucune déclaration de généralisation à la gamme Toyota-Lexus, comme c’était le cas pour le HEV. La probable vérité est que l'actuel PDG Akyo Toyoda se désintéresse probablement des véhicules verts et a suivi simplement dans ce domaine ce qui avait déjà et lancé par ses prédécesseurs, qui eux étaient très clairvoyants. La seule chose que Akyo veut, ce sont des voitures sexy et "fun to drive", Wahoouuuhhh", du marketing en fait basé sur des carrosseries agressives, des intérieurs chatoyants et des technos dépassées de véhicule thermique.

Et il ne voit pas venir la vague du véhicule branchable qui va le submerger, et peut-être faire que Toyota se fera passer par Renault-Nissan, son rival japonais historique, dans 5 à 10 ans.

Dans la même veine, en pire, on pourrait citer Honda, l'autre grand précurseur de l'hybride, qui a fait n'importe quoi, avec pleins de bifurcations et de rétropédalages dans le choix des technos. Je ne suis pas certain qu'ils aient plus d'hybrides aujourd'hui dans leur gamme qu'en 2010, voire qu'il y a 10 ans.

A l'opposé, vous voulez un exemple de vraie stratégie constructeur, appuyée sur une vision à long terme (comme le board de Toyota en avait une au début des années 90 quand il développait la Prius 1) ?

Et bien, prenez connaissance de la partie 2 du Master plan de Tesla que vient de dévoiler Elon Musk pour les 10 prochaines années. C'est toute une vision de la mobilité future sur laquelle il propose sa stratégie de développement produit. Impressionnant, particulièrement la vision de l'usine Tesla, ou de la mobilité en ville !

Et quand on voit ce qu'il est advenu de la partie 1 de son Master plan datant d'il y a 10 ans, (il a fait exactement ce qu'il avait dit qu'il ferait, et ça a marché !), il y a de quoi trembler pour tous les constructeurs automobiles. Et particulièrement Toyota (ou Honda et on pourrait en citer d'autres, souvent japonais) qui ne sait plus très bien où il va dans le véhicule vert, je le maintiens, et je continue d'en attribuer la responsabilité à son actuel PDG.

Celà dit, un grand groupe comme Toyota possède des gens clairvoyants qui finiront par convaincre le PDG de sa myopie, il n'est pas trop tard pour regarder la réalité en face et définir une nouvelle stratégie. Ainsi, je reste persuadé que Toyota va se ressaisir sur les PHEV (via sa grande plateforme, pendant de la TNGA sur les gros véhicules) et en proposer des versions PHEV au petits oignons. Je reste également persuadé (grâce à une allusion de Nathan Kokes) qu'il va par ailleurs annoncer une plateforme VE dans les années à venir. Ils n'ont de toute façon pas le choix s'ils veulent rester à terme un des grands constructeurs mondiaux.
 
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Quand on veut se mettre à la place du PDG de Toyota et de le critiquer, je pense qu'il est important de sortir de notre sphère "automobile écologique" où on surestime son importance car c'est notre centre d'intérêt quotidien (un peu comme les médias qui surestiment l'impact de Twitter car c'est leur outil de travail, alors que 98% des français s'en contrefichent de ce réseau), et la réalité dans un contexte global.
  • Toyota vend environ 10 millions de véhicules par an.
  • Sa répartition de marché (2012) : 26% (US-Canada), 27% (Asie) et 19% (Japon). (source)
Si on regarde le marché US au mois de juin 2016, l'enjeu principal de Toyota (source):
  • 622 854 voitures et 891 047 utilitaires/SUV qui ont été écoulées sur le marché américain
  • Toyota a vendu au total 198 257 véhicules (voiture+utilitaire/SUV)
  • Toyota Camry a été écoulé à 32 561 exemplaires au cours du mois

  • Tous véhicules Plug-in (PHEV et EV) vendus sur le même mois (tous marques confondus) : 15 040
    (voir Monthly Plug-In Sales Scorecard)
  • Mondialement parlant, ce chiffre grimpe aux alentours de 56 000...
Donc même si tous les véhicules Plug-in au monde sont vendus exclusivement par Toyota, cela ne représenterait que 5-6% de son volume total.
On comprend aisément pourquoi Akio Toyoda s'oriente sur "Fun to Drive again" car, avant son arrivé, TOUT le monde avait cet image "les Toyota c'est fiable, mais qu'est ce que c'est chiant à conduire!". Une image qui concerne 10 millions de voitures par an.
Et comme la mode est de posséder peu de temps son véhicule (moyenne de 3 ans en France), entre une voiture plaisante à conduire et une voiture chiante mais fiable, le consommateur choisira forcément la voiture fun (car la panne c'est pour les autres).

Pour moi, la stratégie de Toyota est très claire sur la mobilité du futur (plan 2050 zéro véhicule thermique, ça c'est un challenge pour un constructeur qui vend 10 millions de voitures par an):
  • Phase transitoire : démocratiser les hybrides pour remplacer tous les voitures thermiques (Cf mon article : Corolla hybride made in China) et commercialiser les hybrides rechargeables comme solution EV maison-boulot / HV voyage
  • À partir de 2025 : décollage des voitures pile à combustible hydrogène (Mirai), et utilisation des mini voitures électriques pas chère pour la mobilité urbaine (voir i-Road déjà en test à Grenoble)
 
Hybridébridé Hybridébridé
Désolé, mais je n'ai du tout la même vision des choses.
Ceci parce que je tiens compte d'une série de facteurs que je ne vois pas évoqués ici :
  • Quelle est la vraie raison qui a poussé tous ces constructeurs automobiles vers l'hybride rechargeable ?
    (Principalement les allemands !)
    Tout simplement qu'ils doivent arriver à l'horizon 2020 en présentant un mix de modèles, dont la moyenne en CO² rentrera dans les clous.
    Passer par la case hybride n'est donc pas suffisant, et filer directement dans le véhicule électrique demande d'en créer à partir d'une page blanche.
    L'hybride rechargeable permet à moindre frais d'arriver au résultat demandé.
    Et si on n'en vend quasi pas, ce n'est pas grave, ce n'est pas ça qui compte.
    Et si on ne gagne quasi rien dessus (j'en suis certain), ça ne l'est pas plus, vu que de toute façon, on ne compte pas en vendre beaucoup.

    Ce que je viens d'énoncer, c'est de la réflexion froide de chef d'entreprise, sans aucun pathos pour la cause verte !

  • Chez Toyota, la donne est totalement différente !
    Ils ont plongé dans l'hybride (comme Honda), suite à l'affaire du Zero Emission Vehicule (ZEV) Program de 1990 en Californie, qui leur a flanqué une sacré trouille à l'époque.
    Le programme a été rapidement enterré sous la pression monstrueuse des lobbies automobiles et pétroliers américains.
    Et l'on ainsi est passé chez GM, du jour au lendemain, du EV1 au Hummer (Sérieux ! Revoir à ce sujet l'excellent documentaire Who Killed the Electric Car?), mais la graine était plantée chez les deux Japonais.
    Si au bout d'un moment, Honda s'est un peu perdu en route, Toyota a depuis créé un système hybride, qu'il est arrivé à rentabiliser !
    Il s'est ensuite empressé de multiplier les modèles et d'inonder le marché (une niche d'accord, mais qui grossit sérieusement avec le temps !), pour son plus grand bénéfice.
    Les normes qu'il doit remplir pour 2020, il y est donc déjà depuis longtemps.
Il peut donc se passer de la case "hybride rechargeable", pour se concentrer sur le véhicule électrique pur, qui sera le prochain marché de masse qui remplacer celui de l'hybride dans quelques années.

Dans cette perspective, la sortie des PHEV sert plus à montrer au marché qu'ils peuvent aussi le faire.
Et sans doute aussi à tester des solutions qui se retrouveront dans les futurs véhicules électriques (*).
Mais ce n'est en rien un besoin essentiel, comme ce l'est pour les autres.

Alors Toyota qui "se désintéresse du véhicule vert", mon œil !
Ils jouent sur le plan stratégique, à savoir le VE à moyenne échéance, sans perdre de temps sur le plan tactique, en faisant le minimum syndical au niveau du PHEV.

Ce qui, dans leur situation, est la meilleure solution.
Quant à l'affirmation de : "la vague du véhicule branchable qui va le submerger", je réponds : "in your dreams!"
Toyota vendra facilement 50 hybrides, là où la concurrence fourguera avec difficulté un PHEV.

Ceci parce que c'est un engin qui a le cul entre deux chaises, de par la lourdeur du cahier de charge pour en tirer réellement profit.
Le tout doublé de l'exigence de se soumettre à la discipline de la recharge, chaque fois que c'est possible, si l'on ne veut pas perdre le bénéfice de la partie électrique.

Au passage, on remarquera qu'ils peuvent même se payer le luxe d'explorer le créneau de la pile à combustible, qui pourrait constituer une autre niche rentable dans un futur relativement proche.

En conclusion, je perçois donc, chez Toyota, une répartition intelligente des ressources vers les créneaux qui en vaillent la peine

(*) Je pense ainsi à ce fameux toit électrique, qui, vu ses performances actuelles, relève pour le moment plutôt du gadget, que d'autre chose.
Mais dans quelques années, cela pourrait devenir un élément important au niveau de la performance écologique d'un VE.

EDIT
Grillé par Hortevin Hortevin, qui va d'ailleurs exactement dans la même direction que moi ! :p
 
Petite correction : selon la loi européenne 2020, le moyenne de CO2 doit être en dessous de 95g/km, sur la flotte des véhicules vendus !

Donc ça compte de vendre, surtout, les allemands ont ajouté une clause : une voiture électrique ou PHEV compte double ! Donc si tu vends 1 BMW 320i et une BMW 330e, au lieu de faire (128g + 49g)/2 = 89g, le calcul devient (128g + 49g)/3 = 59g.

C'est pour ça que les allemands ont commencé les commercialisations dès maintenant, pour qu'en 2020 il y a suffisamment de voiture EV/PHEV vendue, le temps que ça s'imprègne dans l'esprit des automobilistes.

Je dirai aussi que les gens vont préféré les hybrides rechargeable parce que c'est plus polyvalent.
 
Clairement d'accord avec la vision de frg62. C'est aussi de cette façon que je perçois les choses.

Les Allemands se sont mis à l'hybride rechargeable rapidement uniquement (laissons le bénéfice du doute, on va dire "en grande partie") pour répondre aux futures normes d'émissions, et quand on sait à quel point les tests d'homologation actuels sont favorables aux hybrides rechargeables (Porsche Panamera plug-in 3.1 L/100km...), on les comprend! Une fois que leurs modèles étaient sortis, c'était bon, pour la presse auto, les hybrides simples n'avaient plus d'intérêt avec seulement 2 ou 3 km d'autonomie (toujours le même argument vraiment pas pertinent). Je le constate maintenant depuis quelque temps... beaucoup d'essais d'hybrides simples se concluent par "dommage qu'il ne soit pas rechargeable, il est en retard sur ses concurrents", pour résumer grossièrement (très fréquent pour les essais de Lexus).
L'hybride rechargeable est encore à l'heure actuelle franchement difficile à rentabiliser et ses avantages sont aussi des contraintes (coffre réduit, nécessité de le brancher pour qu'il soit intéressant, gourmand sur longs trajets, batterie perdant en capacité). En ce sens, je pense que la P4 rechargeable sera intéressante pour sa consommation même batterie non chargée (c'était déjà le cas de la version précédente) et qu'elle sera donc une proposition intéressante (conso très faible au quotidien et faible sur longs trajets) avec une meilleure polyvalence que ses concurrentes aux moteurs trop gourmands une fois la batterie vidée. Même s'il reste le problème du prix, et des aspects pratiques en retrait. Au moins, cette génération s'efforce de donner plus de valeur ajoutée à la version plug-in avec un design qui "passe mieux" et plus de techno (grand écran, toit solaire).