Il y a à la base de tout ceci un certain nombre de contentieux, et d'anomalies liées à la politique belge générale. Comme chacun sait, ou pas, la Belgique, outre ses communautés, néerlandophone (flamande), francophone, et germanophone, est constituées de trois régions, flamande, wallonne et bruxelloise, qui sont autonomes en ce qui concerne la fiscalité automobile, et pas mal d'autres choses. En outre il faut aussi savoir que Bruxelles est une région qui accueille de nombreux "navetteurs" chaque jour qui y viennent travailler dans les entreprises, administrations et institutions qui s'y trouvent..., mais ces travailleurs paient leur impôt... dans leur région. Ainsi un wallon habitant Liège qui vient chaque jour à Bruxelles pour y gagner sa vie, paiera un impôt sur le revenu au "fédéral", c'est à dire à l'état belge dans son ensemble, qui ensuite redistribuera une partie aux régions, non pas où cet argent est gagné, mais là où est domicilié le contribuable. C'est un premier point pour expliquer la problématique d'un certain siphonnage des recettes fiscales bruxelloises par les autres régions. Disons que Bruxelles aimerait d'une certaine manière pouvoir disposer de plus de revenus et ne plus voir des recettes fiscales qui devraient logiquement lui revenir lui échapper dans de telles proportions.
Par ailleurs, alors que la Flandre a depuis plus de dix ans revu et modernisé sa fiscalité automobile pour tenir davantage compte de la réelle empreinte environnementale des véhicules, et non plus comme au siècle dernier, en ne prenant en compte que la puissance brute et la cylindrée, la Wallonnie et Bruxelles, ont trainé des années en promettant de s'y mettre, mais en remettant chaque fois à plus tard prétextant qu'il fallait faire quelque chose de sérieux et ensemble..., résultat, ils n'ont rien fait, la Wallonnie surtout trainant des pieds... Ce qui devait arriver est donc arrivé, avec des écologistes et des flamands qui sont arrivés à la gestion de Bruxelles, le gouvernement de la région bruxelloise a perdu patience, et choisi de bousculer un peu les wallons en mettant sur la table ce projet, qui a le mérite de constituer un coup de pied aux fesses des Wallons.
Le fait est qu'un tel projet n'est pas viable tant qu'il n'est pas homogénéisé au niveau de l'ensemble du pays, les Flamands semblent en accepter plus facilement la perspective, mais du côté wallon, c'est encore pas gagné, la force de l'inertie de cette région étant légendaire..