La fin de la taxation sur les hybrides fait voir rouge au secteur automobile qui demande de la cohérence dans la taxation. Chez Toyota, leader du segment hybride, on rappelle que dans un "full hybrid" non rechargeable, "il est impossible de tricher".
Dire que la
nouvelle taxation sur laquelle planche le gouvernement sur les hybrides est mal reçue par le secteur est un euphémisme.
"On dit qu’on ne veut pas de diesel dans les villes. On vient donc avec une alternative pour les clients, mais qui a un coût. On reçoit des incitants et puis une fois le produit sur le marché, on dit 'finalement non plus d’incitant'", regrette ainsi Christophe Weerts en charge de la communication chez BMW.
La fédération du secteur, la Febiac, déplore également le timing. Alors que le diesel est dans le viseur des législateurs, on tire sur
une des alternatives les plus crédibles sur le marché à l'heure actuelle. Si plusieurs voitures électriques de petites tailles sont ainsi disponibles, il n'existe en effet pas pour le moment de vraie familiale 100% électrique abordable sur le marché.
Le prix reste le premier critère
"Le problème c’est que notre client regarde d’abord si la voiture lui plaît et puis, il regarde le prix avant le reste", ajoute Christophe Weerts En clair,
l'aspect écologique n'est pas le premier critère de sélection.
"On l’a connu avec notre technologie 'efficient dynamics'". Introduite en 2007, celle-ci réduisait le CO2 des voitures.
"Quand on disait au client "ça coûte 1000 euros de plus", il préférait choisir le toit ouvrant ou des belles jantes. On a donc dû prendre sur nous-même de l’installer dans toutes les voitures", se rappelle Weerts.
La fin de l'avantage ne concernera finalement que l'hybride rechargeable
Le cabinet Van Overtveldt a précisé ce matin à Belga que la fin de l'avantage fiscal ne concernera que l'hybride rechargeable et pas l'hybride classique ou "full hybrid".
Ce qui n'était pas le cas dans le texte que nous avions pu consulter. On nous confirme à bonne source qu'une version du texte traitant tous les hybrides sur un pied d'égalité a circulé et qu'ensuite le cabinet a revu sa copie.
Les marques comme Toyota (qui vendent essentiellement de l'hybride classique) seront donc épargnées.
A la Febiac, la fédération du secteur auto, on regrette le choix du gouvernement de s'en prendre aux véhicules hybrides
. "Dans la période transitoire entre l’électrique et l’essence les hybrides ont tout à fait leur sens", insiste Joost Kaesemans, directeur communication à la Febiac. Le secteur est unanime, si on enlève l'avantage fiscal,
le marché de l'hybride va être anéanti.
A la Febiac, on a également bien lu que le taux de 1kW pouvait descendre à 0,6kw par 100 kg si législateur le décidait. Donc les modèles hybrides vont proposer de plus en plus de capacité et peut-être rentrer dans les clous de la nouvelle taxation.
Mais on rappelle aussi que
le conducteur belge fait en moyenne 50 kilomètres par jour. Avec les trajets longue distance, cela veut dire qu’il fait moins de 50 kilomètres 300 jours par an, autant de trajets qu’il peut donc faire à l’électrique avec les batteries actuelles.
"Les villes en Belgique ne font pas 60 kilomètres de long. Avec 30 ou 40 kilomètres on a bien assez d’autonomie", insiste de son côté Christophe Weerts.
Quand à savoir
si les batteries des véhicules électriques sont suffisantes, Kaesemans répond:
"je vais poser la question à l’envers: est-ce que l’on doit vraiment obliger un conducteur à transporter des batteries lourdes et chères de 300 kilomètres d’autonomie pour qu’il en fasse moins de 50 km par jour"
La question des hybrides classiques
Il convient de dire en tout cas que dans le premier texte, les véhicules hybrides classiques étaient un peu le dindon de la farce (voir encadré). Car ils ne nécessitent pas d’être rechargés.
"Les voitures hybrides de Toyota et Lexus, appelées ‘full hybrid’, ne doivent pas être rechargées avec une source externe. L’électricité est produite selon le principe de la dynamo d’un vélo: lorsque le véhicule freine ou décélère, les roues entraînent le moteur électrique qui fonctionne comme un générateur. L’énergie produite est stockée dans la batterie. Cette technologie ne nécessite donc aucune manipulation du conducteur. En d’autres mots, la technologie ‘full hybrid’ ne peut pas être mal utilisée et offre une garantie environnementale sûre et certaine avec des émissions de CO2 et de NOX réduites", détaille-t-on chez Toyota Belgique.
La question de la taxation
L’un dans l’autre, hybrides, hybrides rechargeables ou véhicules électriques posent tous la question de la taxation. Comment va-t-on taxer les voitures à l’avenir? A la Febiac, on sait que le sujet est impopulaire,
mais que la taxation à l’utilisation semble être in fine la seule solution. Ce faisant, un conducteur pourrait transmettre ses données de consommation et pourrait
être taxé selon des critères objectifs et pas sur des "procès d’intention", comme cela semble être le cas avec la chasse aux "faux hybrides".