Il faut cibler le gros de la conso, la masse, pas les quelques pour-cent inutiles. Chaque décision coûte un capital politique et on n’en a pas assez pour traiter le sujet en tranches saucissonnées - si cette loi passe, il sera encore plus dur de s’attaquer aux 98% du problème restants. Déjà l’empilement actuel bonus/malus et maintenant taxe au poids sent le bricolage, je ne sais pas comment on pourra encore justifier une autre augmentation du carburant.
Que l'impact des SUV soit de quelques % est plausible, mais au vu des baisses des émissions de C02 constatées depuis plusieurs années sur les modèles de voitures l'impact total du bonus-malus est sûrement plus significatif.
Ceci dit je suis d'accord avec le danger du saucissonnage, et avec la faiblesse de l'impact de ce genre de mesures si on compare à l'enjeu global.
Par contre sur le principe, étant donné qu'un riche ne souffrira guère d'une augmentation du prix du carburant, je reste adepte du coup de matraque aux véhicules les plus nuisibles à l'environnement.
Autrement dit je préfère que les plus riches soient plus impactés par les mesures écologiques (à savoir qu'ils y consacrent une plus grande proportion de leurs revenus), que les pauvres. Or en taxant seulement le carburant on est sûr de faire l'inverse : les pauvres feront l'essentiel de l'effort écologique puisque leurs faibles revenus les y forceront, et les riches continueront de gaspiller les ressources.
Bref, mon argumentaire est plus de l'ordre de la justice sociale que de l'efficacité écologique, j'en suis bien conscient. Mais il a une certaine efficacité écologique néanmoins. En tout cas, multiplier les facteurs de taxation pour une voiture (poids, CO2, et tout ce que vous avez pu imaginer dans les messages précédents) aurait en effet un caractère absurde.
A moins qu'on se contente de dire aux gens : "ce modèle, compte tenu de son poids, de son impact CO2, de la nature de son carburant, de sa surface au sol et de son SCx, a un malus de 2845 €". Sans que les gens n'aient à connaitre la formule complexe qui permettrait de calculer ce malus. Après tout, c'est déjà ce qui se passe pour le calcul actuel du malus lié au CO2 : c'est assez ésotérique, et quand on me dit que mon SUV émet 42 g de CO2 NEDC je fais confiance aux fonctionnaires qui ont pondu les règles de calcul, ainsi qu'à ceux qui en déduisent le bonus qui va avec ce chiffre.
Dans ce cas on n'est pas sur une Nième taxe, mais juste sur un nouveau mode de calcul, plus complexe, d'une taxe qui est déjà complexe de toute façon.