J'avais eu la discussion avec
Mister MMT et il n'avait pas l'air convaincu par ce que je disais, donc j'ai été chercher quelques chiffres.
Dans l'imaginaire collectif, Fukushima est une catastrophe nucléaire qui a fait des tas de victimes ; on mélange les 20.000 morts du tsunami et les 0 ou 1 mort dus aux radiations (si si, le chiffre est correct, on parle de 0, et la justice a lié un décès aux rayonnements même si les scientifiques n'y croient pas). On s'imagine spontanément que la zone est devenue mortelle, qu'une balade dans le coin serait équivalente à un suicide, que les habitants même à des dizaines de km sont des malades en sursis etc.
La réalité est totalement différente.
Dans
cette étude japonaise, l'auteur publie d'abord des chiffres que je vous laisse découvrir, et ils sont déjà étonnants. Mais le plus frappant, pour les gens qui n'aiment pas lire, c'est le graphe de la page 19. Huit lycéens français on fait un voyage dans la zone en 2015, et ont enregistré chacun avec un dosimètre ce qu'ils encaissaient comme radiations tout au long du voyage, depuis Paris à la zone, en passant par Tokyo.
Résultat : le vol en avion de ligne les a soumis à 5 fois plus de débit de dose que le séjour à Tomioka, qui se situe pourtant à moins de 5 km de la centrale. Le personnel navigant aérien encaisse largement plus de dose radioactive que les habitants du coin. Et
Jancovici le disait récemment, le salarié le plus irradié de France, et de loin, c'est Thomas Pesquet (le journaliste ne voulait pas le croire, idem pour les 0 morts de Fukushima...)
Dans ces conditions,
les conclusions de l'UNSCEAR semblent plus faciles à comprendre : "les doses reçues par la population auront finalement été trop faibles pour entraîner un risque significatif de cancer ou un impact sanitaire quelconque, y compris pour les populations non évacuées qui n'auront été exposées qu'à quelques milli-sieverts"
Idem pour les conclusions de l'OMS : "les conséquences sanitaires anticipées des doses d'irradiations reçues par la population générale au Japon et en dehors sont minimes : les niveaux d'incidence prédits par les modèles sont faibles, et aucune augmentation observable du taux de cancer n'est attendue".
Et encore pire : le fait d'évacuer a causé beaucoup plus de victimes que de ne pas évacuer... "Sur les 300 000 personnes de la préfecture de Fukushima qui ont évacué la zone, jusqu'en août 2013, d'après les chiffres de la Croix-rouge, approximativement 1 600 morts seraient liées aux conditions d'évacuation, comme l'hébergement en abris d'urgence ou en logement temporaire, l'épuisement dû aux déplacements, l'aggravation de maladies existantes consécutives à la fermeture d'hôpitaux, les suicides, etc."
Un dernier chiffre : les habitants de
Ramsar, en Iran, subissent environ 30 µSv/h uniquement à cause de la radiation naturelle géologique. Et sur la plage de
Guarapari, au Brésil, il y a du sable qui arrive dans les 130 µSv/h. Je vous laisse placer ça sur le graphe au-dessus pour rigoler...